Cette année, le festival des Andalousies atlantiques a encore une fois enivré les mélomanes de bonne et pure musique. Les éditions de ce festival se poursuivent sans pour autant se ressembler. Chaque édition est unique et cette dernière l'est encore plus. En mêlant le patrimoine judéo-maghrébin à celui musulman, Essaouira nous prouve une fois de plus que sous son ciel les cultures et les confessions cohabitent en toute harmonie. Après 3 jours de tolérance, de raffinement et de rythmes andalous, cette 8ème édition a pris fin avec un spectacle époustouflant interprété par des danseurs du « Royal Ballet de Londres ». Accompagnés de jeunes stagiaires de danse, Francesca Flipi et Henry St Clair ont présenté un spectacle séduisant avec un fort timbre andalou-oriental. Ce ballet intitulé «Brises de Ballet» a su prouver que l'influence du style andalou s'est étalée pour atteindre l'un des champs artistiques les plus carré, qui n'est autre que la danse classique. Durant la tenue de ce festival, ces mêmes danseurs ont fait la joie des petites filles d'Essauira en leur offrant l'opportunité de participer à des ateliers d'initiation à la danse classique. En deuxième partie de cérémonie de clôture, les mélomanes avaient rendez-vous avec un style totalement différent. De la danse toujours, mais cette fois-ci il ne s'agissait pas de ballet mais de Flamenco. Les «Flamencos de Moron» ont présenté un spectacle inédit, des artistes à la voix cassée et une danseuse forte de présence ont plongé les spectateurs dans une extase propre aux gitans d'Andalousie. Ce groupe au style authentique, tantôt dramatique tantôt gai a su couper le souffle au public par une prestation mythique, intuitive et sensuelle qui n'existe nulle part ailleurs que chez ces gitans. «C'est comme s'ils entraient en transe, c'est magique» nous déclare Manal, habituée du festival des Andalousies Atlantiques. Pour finir en beauté, la jeune chanteuse marocaine Sanaa Marahati, a rendu hommage au grand artiste Samy El Maghribi. Cette jeune de 28 ans a déjà les prémices d'une grande artiste. Sami El Maghribi n'aurait pu mieux rêver. Son répertoire a été chanté d'une performance limite parfaite par l'une des voix qu'on ne peut qualifier que d'ensorcelante. «J'ai grandi dans une famille de mélomanes à Meknès, je chante Sami El Maghribi depuis que j'étais enfant et c'est avec bonheur et grande responsabilité que je le fais ce soir devant vous» déclare avec grande émotion Sanaa Marahati. Une clôture en apothéose pour un festival qui, chaque année, nous illustre de manière glorieuse la richesse de notre patrimoine et atteste de cet esprit de partage et de découverte sans cesse renouvelé. Vivement la 9ème édition.