La signature devant le Roi Mohammed VI de l'accord sur la production des vaccins chinois au Maroc est un fait important. Cela signifie que le Royaume a atteint un stade où ses infrastructures privées et publiques peuvent répondre à des impératifs sanitaires. Ce n'est pas une réalisation mineure. Le Maroc va utiliser des compétences et des installations existantes pour produire localement et massivement un vaccin. C'est un cap important. C'est une étape qui nous engage. Elle nous engage parce qu'elle met en question notre rôle dans la recherche scientifique. Aucun pays, ne peut assurer sa sécurité sanitaire, s'il n'est que consommateur des médicaments produits par les autres, juste parce que l'objectif mercantile ne prend pas en considération la biodiversité. Cette étape est importante, si notre pays s'inscrit dans une logique de renforcement de la recherche scientifique. Les grands duels géostratégiques ne sont plus idéologiques, ni même militaires. Cela se joue au niveau de l'intelligence artificielle. Le Maroc, pays où la sécheresse est itérative, peut développer des compétences dans l'agriculture, ce qu'a réussi à faire Israël, par exemple. Le Royaume peut développer notamment des systèmes hydrauliques aptes à irriguer ses terres. Notre pays peut aussi développer ses propres réponses à certaines infestions... Tout cela est possible si nous décidons d'y mettre les moyens. La recherche scientifique n'est pas un luxe, c'est une arme d'envergure. Il faut y mettre les ressources nécessaires, public et privé, d'énormes ressources, pour répondre à des besoins précis de l'économie, de la sécurité. Le niveau de l'investissement public dans la recherche scientifique détermine la vision de l'avenir.