Rachid Nafaâ, prédicateur marocain vivant entre Rabat et La Haye au Pays-Bas s'ajoute à la cohorte intégriste ayant excommunié Driss Lachgar, SG de l'USFP, suite à sa demande de revoir les dispositions de l'héritage et de la polygamie. Nafaâ qualifie Lachgar de « mécréant et d'impie ». Liaisons dangereuses ? Ce qui inquiète dans le parcours de ce virulent prédicateur c'est qu'il fait parti du réseau du Parti justice et développement (PJD). Nafaâ était d'ailleurs parmi les représentants du mouvement salafiste marocain reçu, le 16 décembre 2011, par Abdelilah Benkirane suite à sa nomination au poste de chef du gouvernement. Nafâa (deuxième à gauche sur la photo) a été reçu au domicile de Benkirane aux côtés des leaders de cette mouvance. Contacté par L'Observateur du Maroc, Abdelali Hamieddine, membre dirigeant du PJD, minimise la portée de la rencontre entre Benkirane et Nafaâ. « Cette photo n'est nullement compromettante. Benkirane ne peut pas contrôler la pensée de ses invités », se défend-il. Et d'ajouter : « Le chef du gouvernement a reçu des chefs religieux, des artistes et des sportifs. Il ne peut assumer les actes de chacune de ces personnes». Pour Hamieddine, « le PJD et avant lui le Mouvement unicité et réforme et Al Adl wal Ihssane ont joué le rôle de rempart pour prémunir le Maroc des tentations takfiristes ». Pour rappel, en plus de Nafâa, la délégation salafiste se composait de Mohammed Maghraoui, président de l'association de la prédication pour le Coran et la sunna ; Hammad Kabbaj, le deuxième homme dans cette organisation ; Brahim Ettalib, directeur du journal salafiste Assabil ; Ahmed Zaidi, professeur à la Faculté d'Ibn Toufail, Jalal Aouita et Anass Lahlou, membres de la coordination marocaine des écoles coraniques. Rappelons qu'à la veille des élections du 25 novembre 2011, le cheikh Maghraoui ; chef de file du salafisme traditionnel, avait apporté un soutien appuyé au PJD, en appelant ses adaptes à voter pour le parti islamiste.