Le Raja club athletic (RCA) et son public ont émerveillé le monde. La triple victoire des Verts couvre les failles constatées dans l'organisation du Mundialito. L'Observateur du Maroc revient sur le film de ce triomphe. Nous sommes au jour J, le 11 décembre, date tant attendue de l'inauguration de la FIFA Coupe du monde des clubs 2013 (FCWC). Il est 14h, les travaux d'embellissement des grandes artères d'Agadir ne sont pas achevés ! L'entreprise chargée de garnir la ville d'affiches de la compétition accuse du retard. Elle est encore à l'œuvre à quelques heures seulement du début de la compétition. La capitale du Souss pourra-t-elle relever le défi ? « Nous sommes toujours prêts », se défend Tarik Kabbaj, maire d'Agadir. L'élu socialiste pointe plutôt du doigt les organisateurs de la compétition, « Où est le ministère de la Jeunesse et du sport ? Où est le Comité local d'organisation ? Pendant des mois, personne n'a souhaité donner suite à nos appels. Ils ont tout décidé à Rabat et le résultat est médiocre », fustige-t-il. Une chance que le Raja et son public ont fait le déplacement pour emplir l'atmosphère de leur joie... Le calvaire des supporters Dès la matinée du 11 décembre, les supporters débarquaient par milliers à Agadir en vue d'encourager leur équipe fétiche. Chants et klaxons ont brisé le calme de la ville. Une navette assure le déplacement de ces supporters jusqu'au grand Stade. Là, l'ouverture des portes programmée prévue jusqu'à 16h30 tient tout ce grand monde en haleine. Le public venu en voiture souffrira le martyr pour atteindre l'enceinte du stade. Faute de places de parking suffisantes, des terrains vagues vont servir de lieu de stationnement pour des milliers de voitures. Pour y accéder, les supporters ont dû marcher durant une dizaine de minutes sur un chemin poussiéreux. « Ce n'est pas avec de telles conditions qu'on pourra accueillir la Coupe du monde des nations », ironise un supporter rajaoui. Arrivée à l'entrée du stade, commence un autre calvaire pour les fans. L'esprit bien chauffé par plus de deux heures d'attente, les supporters finissent par forcer la barrière du stade sous le regard médusé des centaines d'éléments des forces de l'ordre mobilisés pour le bon déroulement de ce match. Même à ce stade, les supporters ne sont pas encore au bout de leur peine. Vu que seules quatre portes équipées de tourniquets électroniques permettent d'accéder aux gradins, des files d'attente interminables se créent autour du stade. L'accès des supporters se fait au compte-gouttes. La multiplication des fouilles et des mesures de sécurité ralentissent énormément l'entrée. À 45 minutes du début du match, le Stade est à moitié vide, pourtant des milliers de fans disposent de leurs tickets et attendent impatiemment devant les portes. Sans surprise, les supporters forcent une nouvelle fois les portes et escaladent la clôture du stade. Des familles avec des enfants en bas âge se sont fait piétiner dans cette bousculade qui a failli mal se terminer. « Les tourniquets n'ont pas résisté à la pression. L'organisation de l'accès au stade est révoltante », proteste un fan des Verts. La victoire du Raja contre Auckland City de la Nouvelle-Zélande était nécessaire pour tout faire oublier. Le Raja surprend la planète foot Passée la cérémonie d'ouverture, véritable affront à l'image du Maroc, les 35.000 spectateurs qui ont fait le déplacement à Agadir ont réussi à créer leur propre spectacle. Celui-ci était digne d'un Raja des grands soirs. Un double tifo savamment préparé par des Ultras du club a été brandi rappelant en lettres capitales que le Raja est venu au monde en 1949. Un moment de créativité et d'émerveillement récompensé par la « grinta » du 11 rajaoui. Ces diables n'ont pas baissé les bras, marquant le but de la délivrance à la 92e minute. Avec ce but, le Raja confirme son surnom de club mondialiste. Seul couac du côté des supporters, le non respect de la minute de silence à la mémoire du grand Nelson Mandela à qui la FIFA dédie pourtant cette compétition. Après avoir fait la fête toute la soirée, les supporters du Raja ont installé leur QG à Agadir en prévision du quart de final programmé le 14 décembre. Face aux Mexicains du CF Monterrey, le Raja s'est montré moins fébrile en défense et plus sûr de ses chances de remporter la victoire contre le champion de la CONCAF (champions des clubs d'Amérique du Nord, d'Amérique centrale et des Caraïbes). Grâce à une tête de l'ivoirien Kouko Guehi, les Verts continuent de surprendre la planète foot. Leurs victoires offrent une bouffée d'oxygène aux Marocains, lassés depuis 2005 par les débâcles du sport national. L'espoir est permis...une nouvelle fois. Ce parcours honorable du club marocain permet aux organisateurs d'afficher un troisième match à guichet fermé. Un cadeau inespéré pour la FIFA et les organisateurs marocains