«Ensemble, maitrisons notre avenir énergétique». C'est autour de ce thème que se sont tenues les premières assises de l'énergie le vendredi 6 mars à Rabat. Madame énergie, Amina Benkhadra en l'occurrence, a saisi cette occasion pour présenter les grandes lignes de la nouvelle stratégie énergétique du pays. Il a été question de gaz algérien, d'énergies non fossiles, d'énergies renouvelables et d'électricité espagnole. Mais ce rendez-vous auquel ont été conviés plusieurs experts internationaux a été caractérisé par une lettre du souverain adressée aux participants et lue par son conseiller Mohamed Moâtassim. En tête des priorités royales : sécuriser l'approvisionnement énergétique. «Nous insistons sur la nécessité de diversifier nos sources d'énergie, de mobiliser nos ressources renouvelables, d'intensifier la recherche des hydrocarbures et de valoriser les schistes bitumineux. Ceci devrait se faire dans le cadre de l'adoption de l'efficacité énergétique - que Nous hissons au rang de priorité - en tant que mécanisme efficient permettant d'économiser les ressources énergétiques, d'en assurer la conservation et d'en rationaliser la consommation», a précisé la lettre royale. Le souverain a également, et surtout, insisté sur la mise en uvre de la stratégie nationale. Amina Benkhadra, ministre de l'Energie, des mines, de l'eau et de l'environnement, a ainsi expliqué les objectifs du royaume en matière de production d'électricité. Selon la ministre, la stratégie a été déclinée en plans et programmes d'actions à court, moyen et long termes. Sur le court terme, un plan national d'actions prioritaires a été adopté pour réaliser l'adéquation entre l'offre et la demande électriques pour la période 2008-2012 et lancer les premières mesures d'efficacité énergétique. Combien consommons-nous d'électricité ? «Notre demande en énergie primaire s'est accrue de 5% par an, tirée pendant les cinq dernières années par la croissance de la consommation électrique qui a augmenté en moyenne de 8% par an», a souligné la ministre. «Globalement, entre 2007 et 2030, la consommation nationale de l'électricité serait multipliée par un minima de 4 et un maxima de 6. Quant à la puissance électrique installée, elle serait au même horizon multipliée par 3,5» souligne-t-elle. Eu égard à ces contraintes, les objectifs fixés par le gouvernement sont clairs : la sécurité de l'approvisionnement et la disponibilité de l'énergie, l'accès généralisé à des prix compétitifs, la maitrise de la demande, l'appropriation des technologies avancées et la promotion de l'expertise ainsi que la préservation de l'environnement. La stratégie de Benkhadra vise à construire un bouquet électrique et à développer les énergies renouvelables afin de porter à 10 % leur part dans le bilan énergétique et à 18 % dans le bilan électrique à l'horizon 2012. Dans ce sens, la ministre a annoncé que l'option de l'énergie électrique nucléaire n'était pas une priorité pour le pays. L'accent sera pour le moment mis sur l'approvisionnement du pays en gaz naturel algérien. Dans ce sens, de nombreux participants ont soutenu cette opportunité dont dispose le pays avec sa proximité avec un grand producteur de gaz naturel, l'Algérie en l'occurrence. Quid des énergies renouvelables ? Les premières assises de l'énergie ont également connu la conclusion de plusieurs conventions. La première convention, qui a été signée entre les ministères de l'Intérieur, de l'Equipement et des transports, de l'Energie, des mines, de l'eau et de l'environnement et le Centre de développement des énergies renouvelables (CDER), vise à améliorer l'efficacité énergétique dans le secteur des infrastructures de base et des transports. D'ailleurs, et concernant ce centre, la ministre Benkhadra qui en assure la tutelle gouvernementale a annoncé la proche élaboration d'un texte de loi pour transformer cette institution en agence. Une deuxième convention a été signée entre le ministère de l'Energie, des Finances, l'ONE et le GPBM (voir encadré). Des conventions-cadres ont été également signées par le ministère de l'Energie et le CDER avec cinq régions du Maroc, notamment. Souss Massa Drâa, l'Oriental, Tadla Azilal, Rabat Salé Zemmour-Zaer et Meknès Tafilalet. Elles visent le développement de programmes régionaux dans le domaine des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique. Elles ont également pour objectifs la promotion à grande échelle des ressources énergétiques naturelles (éolienne, solaire, bio-massique) au niveau de ces régions et le développement de l'investissement dans les secteurs d'activités liés aux énergies renouvelables et à la contribution à la protection de l'environnement à travers l'utilisation des énergies propres et la préservation des ressources naturelles.