Le Printemps de la dignité (http://pdmaroc.wordpress.com), Collectif de vingt deux ONG féministes et des droits humains, s'est réuni le 27 septembre à Casablanca pour évaluer les résultats du Dialogue national pour la réforme du système judicaire. «La charte de la réforme du système judicaire reflète la domination des membres conservateurs de la Haute instance du dialogue sur les travaux», affirme Me Khadija Rougani, membre du Collectif. Et d'ajouter : «le plus grand recul dans le système judicaire marocain est la domination d'une mentalité rétrograde et discriminatoire envers les femmes». Autre grief des féministes, l'absence dans les référentiels de la Charte à toute indication aux textes internationaux ratifiés par le Maroc. Ces ONG militent depuis février 2010, date de la création du Collectif, pour «une justice pénale protégeant les femmes victimes de violence au lieu de les transformer en responsables de ces crimes (viols, harcèlement)». Le Collectif appelle également à l'égalité entre les membres de la famille et la protection juridique de la dignité des femmes et leur sécurité ce qui passe par une révision complète du Code de la famille. Le Printemps de la dignité considère que les juges disposent «d'un pouvoir discrétionnaire très large qui laisse le champ libre aux référentiels culturels des magistrats». La réforme du système judicaire passe pour ces associations par reconfiguration de la carte judicaire actuelle pour créer des chambres spécialisées dans la violence conjugale et des guichets uniques dans les tribunaux. Enfin, le Collectif souhaite voir la parité et l'égalité dans les métiers juridiques, y compris dans les rangs des Adouls. Pour rappel, la représentativité féminine demeure faible au sein du système judiciaire. Selon Mustapha Ramid, ministre de la Justice et des Libertés, ce taux ne dépasse pas les 23%. Intervenant lors d'un colloque national sur la Convention contre diverses formes de discrimination contre les femmes (CEDAW), tenu le même jour à Rabat, le ministre a relevé que le nombre de femmes qui occupent des postes de responsabilité au sein du système judiciaire ne dépasse pas 62 personnes (deux présidentes de Cour d'Appel, deux présidentes de cour administratives et de tribunal de première instance, six procureurs du Roi et 52 présidentes de chambres près la Cour de cassation).translate from english to italian