CMCP-International Paper vient d'inaugurer une nouvelle station d'épuration à Kenitra. Un projet qui permettra une protection de l'environnement en limitant les rejets dans la nature et contribuera à l'économie des ressources en eau. Le secteur du papier carton destiné à la fabrication des emballages compte quatre sociétés qui produisent environ 170.000 tonnes. CMCP International Paper, qui s'accapare la part de lion dans le marché, a décidé de passer à la vitesse supérieure en mettant en place une station d'épuration basée à Kenitra. Principal objectif : « Dépolluer les eaux industrielles de notre unité de papeterie », précise Fabrice Jacqueroux. Et le directeur de l'usine CMCP de Kénitra d'ajouter : « Aujourd'hui nous consommons 6.000 m3 d'eau et la station d'épuration va permettre de traiter la totalité de ces rejets avant de les déverser dans l'Oued Sebou pour qu'ils soient en totale conformité avec la réglementation marocaine ». D'après le ministre de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies, Abdelkader Amara, le secteur du papier carton présente des potentialités importantes et est appelé à se développer vu son lien organique avec le plan Emergence et le Plan Maroc Vert. La consommation nationale en papier ne dépasse pas les 15kg/an/habitant, un taux que le ministre juge encore faible, en comparaison avec la moyenne européenne de 200 kg/an/habitant et celle des USA de 300 Kg/an/habitant. La marge est donc très importante pour le développement de cette activité et CMCP est décidée à en profiter. La preuve, la société responsable de70% de tout le recyclage des déchets de papier au Maroc a investi quelque 280 millions de dirhams dans le royaume au cours des 5 dernières années. Avec un investissement de l'ordre de 50 millions de dirhams, la nouvelle station permettra, d'après Maximo Pacheco, président IP Europe, Moyen Orient, Afrique et Russie, de réduire la consommation de la société en matière d'eau de la moitié. En parallèle, CMCP envisage de faire en sorte que les volumes d'eaux recyclées puissent être réutilisés pour l'arrosage. « Le traitement s'effectuera en deux phases. D'abord la station va enlever les matières qui flottent dans l'eau avant de les réutiliser. La seconde phase consistera à enlever la partie organique qui est dissoute dans l'eau de manière à la dégrader et limiter sa portée une fois rejetée dans le milieu naturel », détaille Jacqueroux. Paru dans le n° 212 de L'Observateur du Maroc