Le Maroc reste encore un des pays où le taux d'activité féminin est des plus faible dans le monde. Il détient, paradoxalement, tous les indicateurs de développement pour que ce dernier soit nettement meilleur. Dans ce sens, des politiques publiques ont vu le jour pour encourager le travail des femmes ainsi que la mixité en entreprise. En entreprise comme ailleurs, les femmes au Maroc occupent un taux d'activité de 17,8% contre 48% à l'international. Elles restent encore discrètes dans le marché de travail, freinant ainsi la création de valeur ajoutée au niveau national. « Si on arrive à réduire l'écart entre les hommes et les femmes de 25% au travail, cela conduirait à une hausse du PIB industriel de 5,4 à 8,6% », explique Doha Sahraoui, professeure à l'université Cadi Ayyad, lors du CRI Meeting Days organisé récemment par le Centre Régional d'Investissement de Marrakech-Safi sur la thématique de la « Mixité en entreprise : levier de performance et de pérennité ». Quand les femmes intègrent le marché de travail, elles gagnent un salaire et dépensent en conséquence. Elles permettent ainsi une création de valeur ajoutée, qui se traduit directement par la création d'emploi. Face à ce constat, plusieurs initiatives ont été prises dans le secteur privé pour faire tomber les barrières à l'emploi des femmes et encourager la mixité en entreprises. C'est le cas de la Marocaine Des Jeux et des Sport qui s'est déjà lancée dans ce processus. « J'ai choisi mon équipe sur la base des compétences. Je me suis retrouvé dans un comité de direction à majorité féminine. Sur 8 personnes, il y avait 5 femmes. Au total, nos équipes sont composées de 40% de femmes et 60% d'hommes », explique Younes El Mechrafi. Les femmes sont généralement associées à un leadership transformationnel, différend du leadership masculin. La diversité engendre ainsi naturellement la performance et la pérennité des entreprises. « Nous avons aussi entamé une campagne d'embauche de talents l'année dernière. Nous avons réussi le challenge de proposer une mixité parfaite puisqu'on a 50% d'hommes et 50% de femmes à responsabilité et salaire identiques, que ça soit pour nos directeurs de pôle, nos chefs de division ou cadres. C'est une parité parfaite », témoigne Yassine Mseffer, directeur général du Conseil Régional d'investissement de MarrakechSafi. La mise en place de quotas pour l'intégration et la promotion des femmes est encore difficile à imposer dans les débats publics au Maroc. En revanche, nombreuses sont les institutions publiques et privées qui le prônent d'ores et déjà pour l'accès à de meilleures performances économiques.