Youssef El Arabi a été contacté par FootAfrica365.fr et il est logiquement revenu sur son départ en Arabie Saoudite, la CAN raté avec le Maroc... Youssef El Arabi, votre transfert a surpris beaucoup de monde. Pouvez-vous nous expliquer comme cela s'est concrétisé ? Oui, mon transfert a surpris beaucoup de personnes. Moi le premier. J'étais transférable à un certain prix. Caen avait placé la barre haut. Ils demandaient sept millions d'euros. J'ai attendu un peu. Mais vu la crise qui touche le football, aucun club n'a voulu aligner sept millions. Je voulais partir absolument parce que Caen avait besoin d'argent. J'ai attendu longtemps et j'ai été obligé de faire la reprise avec Caen, même si j'en n'avais pas envie. J'ai vu qu'il n'y avait pas trop de clubs qui bougeaient. Ils attendaient que Caen descende son prix mais le président m'a dit qu'il ne cèderait pas. Le club d'Al-Hilal s'est manifesté et m'a fait une proposition. Au début, j'ai refusé, puis j'ai attendu deux semaines. Ils sont revenus avec une autre proposition. Et comme je n'avais rien, j'ai pris la décision de partir là-bas. Comment se déroule votre expérience avec Al-Hilal ? Au début, c'était un peu difficile. Je suis arrivé en plein mois de Ramadan et il faisait très chaud. Il m'a fallu un temps d'adaptation. Aujourd'hui, je suis content, tout se passe bien. L'Arabie Saoudite est le championnat le plus élevé au Moyen Orient. Il y a beaucoup de bons joueurs dans chaque équipe. C'est vraiment pas mal. Pour un attaquant comme vous, on suppose que c'est plus facile de marquer... Ça dépend des matchs. Il y a des matchs où c'est un peu plus facile et il y a en d'autres plus difficiles parce qu'ils savent que je suis un joueur européen. Dans ce cas-là, les équipes jouent bas avec beaucoup de marquage individuel. Ça dépend des équipes. Il y a des équipes qui ferment le jeu et d'autres qui jouent le jeu. Ça reste difficile quand même. « Je continue à suivre Caen » Pensez-vous encore réussir une belle carrière en Europe malgré ce transfert ? Bien sûr. J'y pense encore. Je ne suis pas venu ici pour m'enterrer ou pour une fin de carrière. C'est mon choix. Il faut le respecter. Je suis content que ça se passe bien. Mais comme je l'ai dit, je reviendrai en Europe. Je ne suis pas fini. Je suis encore jeune. J'ai encore beaucoup de choses à apprendre. Je ne pense qu'à travailler. Et pourquoi pas revenir en Europe dans un bon club ? Comment vivez-vous votre nouvelle notoriété en Arabie Saoudite ? Il y a une différence par rapport à Caen. Ici, ce sont des fanatiques du football. On n'en parle pas. Mais ici, à chaque match, il y a environ 20 000 personnes, à domicile ou à l'extérieur. Les gens sont contents. D'autant plus que je suis marocain et musulman. Quand un attaquant marque, le public est content. Il y a beaucoup de supporters. Continuez-vous à suivre les prestations de Caen ? Bien sûr. Je continue à suivre Caen et la Ligue 1 en général. Il n'y a pas d'équipe qui me surprenne, hormis Paris. C'est vraiment très bien pour la Ligue 1 que les Qataris soient à Paris. Ça attire les grandes stars. C'est dommage qu'ils ne soient pas venus l'an dernier, j'aurais alors pu dire que j'ai joué contre untel ou untel qui a joué à l'Inter ou dans un autre grand club. Paris est dans une autre dimension. J'espère que ça va attirer plusieurs joueurs. Même si en France, on souhaite taxer encore plus les joueurs de foot. « Fenerbahçe m'a contacté » Justement, votre nom a été cité dans les recrues potentielles. Le PSG vous donne-t-il envie ? Bien sûr. Paris est un grand club. J'avais entendu que le Prince voulait un Maghrébin dans son équipe. Mais je suis parti avant qu'ils viennent. Maintenant, Paris veut plutôt des grands joueurs et ils sont en contacts avec plusieurs d'entre eux. J'espère qu'il y aura une opportunité d'aller là-bas pour Mehdi Benatia ou Younès Belhanda. Me concernant, je ne pense pas que Paris viendra chercher un joueur en Arabie Saoudite (rires). On a parlé de Marseille et de Fenerbahçe lors du dernier Mercato d'hiver. Qu'en est-il ? L'OM, non, c'est du baratin. Marseille est sur tout le monde en ce moment, comme ils ne sont pas bien. En revanche, oui j'ai eu un contact avec Fenerbahçe avant qu'ils « fassent » Moussa Sow. En cas d'échec avec lui, ils étaient intéressés par moi. Mais Moussa Sow a signé là-bas et je suis content pour lui. Le Maroc a raté sa dernière CAN. Comment voyez-vous l'avenir avec les Lions de l'Atlas ? On a fait une bonne préparation. Mais ensuite, il y a des choix qui ont peut-être été mal faits. On s'est vu peut-être trop beau. L'Afrique, c'est une autre dimension qui n'a rien à voir avec l'Europe. Personne n'aurait mis une pièce sur la Zambie. C'est la preuve que le football africain a évolué. Dans notre groupe, on a de la qualité. On pourra peut-être faire quelque chose l'an prochain car nous avons pas mal de jeunes dans notre équipe. On va essayer de travailler et de faire une meilleure CAN l'an prochain.