Michaël Chrétien, l'arrière droit Nancy, fait le point sur le début de saison des hommes de Pablo Correa. Après le succès glané face à Lorient (1-0, 10eme journée de ligue 1), le week-end dernier, l'international marocain espère que le club du président Jacques Rousselot a enfin lancé sa saison. Michaël Chrétien, quel regard portez-vous sur le succès face à Lorient, le week-end dernier ? Ça nous fait vraiment du bien au moral. Maintenant on espère enchaîner. On est dans une situation assez délicate au classement. On était relégable avant ce match. Ce n'est pas facile dans les têtes. On n'avait pas encore gagné le moindre match à la maison. Tout le monde parlait d'un syndrome Marcel-Picot. J'espère que ça sera un déclic. Je pense notamment à la dernière action de James Fanchone qui touche le poteau. C'est peut-être un signe. Depuis le depuis de la saison, on n'a peut-être pas fait suffisamment de choses. Mais notamment à la maison, on s'est procuré de nombreuses occasions. Mais on n'arrivait pas à les mettre. Derrière, on était fragile. C'était inquiétant. Mais on n'a pas baissé les bras. Votre nouvelle pelouse synthétique a-t-elle réellement joué un rôle dans cette série négative ? C'est compliqué. Le synthétique est vraiment quelque chose de différent. Les appuis sont particuliers, les rebonds sont différents, on ne se jette plus comme avant etc. Mais on ne peut pas se cacher derrière cette excuse. Les autres équipes sont bien venues l'emporter chez nous. Déjà la saison passée, on avait du mal à gagner à la maison. Le synthétique a joué un rôle, mais ça ne peut pas tout expliquer. Il faut être lucide. Il y a aussi un aspect psychologique. Face aux Merlus, vous avez terminé pour la première fois de la saison un match sans prendre le moindre but… Ça faisait longtemps ! On cherchait à se rassurer depuis un moment, même si on restait sur une défaite non méritée à Marseille. Ça arrive à point nommé. On est vraiment content. C'est bon pour la confiance. On s'est fait un peu peur sur la fin, mais il va falloir continuer sur cette voie. Il faudra confirmer à Caen (11eme journée) et contre Monaco (12eme journée). Comment expliquez-vous de telles largesses défensives ? On était fragile. On a d'abord commencé par prendre des buts sur des détails. Après c'était sur des erreurs d'inattention, de concentration et de placement. Ça s'accumulait. On avait peur de mal faire et on était pris dans un cercle vicieux. On a connu une période vraiment délicate avec un gros manque de confiance. On peut prendre une valise sur un match, mais ça ne doit pas se reproduire sur la durée. Il faut que l'on rectifie le tir. « Offensivement, on est costaud » Et offensivement ? On a l'impression que le départ d'Issiar Dia (Fenerbahçe) n'a pas encore été compensé, non ? Il était important dans le groupe. Il faisait souvent la différence lorsqu'il jouait en pointe ou sur le couloir. Il s'entendait bien avec Youssouf (Hadji). Il nous manque, mais on a su recruter avec les arrivées de Marama (Vahirua) et Alexandre (Cuvillier). Depuis le début de la saison, on a les occasions. On n'a pas un problème offensif. Le retour de Youssouf nous fait le plus grand bien. C'est surtout une question d'efficacité. Je ne m'inquiète pas. On est costaud. Personnellement, comment vous sentez-vous ? A l'image de la défense, j'ai connu une période difficile. Quand on prend autant de buts, on se pose forcément des questions. On n'arrivait pas à trouver la solution. Psychologiquement, j'étais touché. Mais on a su se rassurer lors des deux derniers matchs. Vous avez été écarté à Marseille (0-1, 9eme journée de Ligue 1). Comment l'avez-vous vécu ? Je l'ai forcément mal pris. Je suis un compétiteur. C'est frustrant. On a toujours envie de jouer et d'aider l'équipe. Le coach a sûrement voulu montrer que personne n'est intouchable. Tout le monde doit se sentir concerné. Il devait attendre une réaction de ma part. Ainsi que celle de l'équipe. « Toujours l'ambition d'aller voir plus haut » Ces dernières saisons, on vous a régulièrement annoncé sur le départ. Que s'est-il passé ? C'est ma neuvième saison. Il y a deux ans, je voulais partir. J'avais énormément de contacts, mais sans succès. Par la suite, j'ai accumulé des blessures qui m'ont éloigné des terrains. On perd au niveau du rythme. Ce n'était pas grave, mais c'était des pépins musculaires qui vous coupent dans votre élan. Il fallait que je retrouve le rythme. Histoire de gagner en confiance. Je dois enchaîner les matchs. Et maintenant ? J'ai toujours l'ambition d'aller voir plus haut. Mais ça passe par de bonnes performances sur le terrain. Il ne faut pas brûler les étapes. Je joue gros cette saison. Il me reste encore un an et demi de contrat. J'ai la confiance des dirigeants. L'emportant, c'est de jouer. La crise a aussi touché le football. Il y a beaucoup de joueurs qui sont au chômage. Il ne faut pas cracher sur ce que l'on a. Je ne suis pas si mal en ce moment. Il faut savoir relativiser. On fera le point en temps voulu. N'êtes-vous pas usé de jouer le maintien ? Je comprends que certains joueurs n'aient pas envie de se retrouver dans une telle situation. C'est quelque chose de particulier. Le club est en péril. On joue gros à chaque match. C'est usant. Chaque saison, on essaye ainsi de prendre le maximum de points le plus rapidement possible. On veut se mettre à l'abri. Ces dernières saisons, Nantes, Lens ou encore Strasbourg sont descendus. Tout le monde est concerné. Il ne faut pas se relâcher. La saison passée, Abdeslam Ouaddou avait évoqué certains clans… Beaucoup de joueurs sont partis comme Diakhaté, Puygrenier ou encore Kim. L'effectif a beaucoup évolué. Il fallait laisser du temps pour la mayonnaise prenne. Là, c'est suffisant. Il n'y a plus d'excuses. Le groupe est redevenu soudé. Une page s'est tournée. Mais on n'est plus dans la construction.