Désireux de quitter Caen à la fin de la saison, Youssef El Arabi s'est confié à Sport24.com avant la réception de Paris. Dans le viseur de nombreux clubs, l'attaquant marocain garde tout de même les pieds sur terre et veut avant tout assurer le maintien du club. Sport24.com : Youssef, contre Lille samedi dernier (3-1), était-ce mission impossible ? Youssef El Arabi : Oui, d'entrée ça été difficile pour nous. On a vu leurs qualités offensives, ils ont pu faire la différence très rapidement. Surtout qu'on avait pas mal d'absents et notamment quelques cadres. Ils ont un jeu tellement fluide, on a l'impression qu'ils se connaissent depuis des années. C'est une bande de potes qui se connaissent par cœur et qui sentent quand donner le ballon à l'autre au bon moment. S'ils sont épargnés par les blessures, ils vont finir champions. Pour moi, ils ne peuvent pas faire de faux-pas d'ici la fin de la saison. En tout cas, le LOSC ne vous a pas empêché d'inscrire votre 15e but de la saison… Youssef El Arabi : Oui, c'est vrai. Je suis content d'avoir marqué mon 15e but, devant les yeux du sélectionneur marocain, Eric Gerets, en plus. Ça fait plaisir même si on a perdu. Vous surprenez-vous cette saison ? Youssef El Arabi : Bien sûr, je me suis surpris au début de saison. Aujourd'hui, non. Je suis content de ce que je fais. C'est une belle progression. J'ai travaillé dur pour en arriver là. Et puis, il ne faut pas oublier mes coéquipiers qui me mettent dans de bonnes conditions pour marquer des buts. Mais mon objectif, c'est le maintien. Pour l'instant, tant que je n'ai pas atteint cet objectif, je ne peux pas être totalement satisfait. Je serai vraiment content quand on aura assuré le maintien le plus rapidement possible. Le titre de meilleur buteur, y pensez-vous ? Youssef El Arabi : Forcément, quand tu es bien placé… Je ne pense pas vraiment au titre mais plutôt à être sur le podium. Surtout que Moussa Sow fait vraiment une belle saison avec Lilles (Ndlr : l'attaquant lillois a déjà inscrit 20 buts). Vous êtes-vous fixé un objectif en termes de but d'ici la fin de la saison ? Youssef El Arabi : Non, franchement pas du tout. Au début de l'année, j'espérais atteindre la barre des 10 buts. Maintenant, tout ce qui vient, c'est du bonus. D'un point de vue personnel, on va dire que ma saison est déjà réussie. Après, j'ai demandé à quel niveau se situait le meilleur buteur du Stade (Malherbe) sur une saison. On m'a dit que c'était 20 buts (Xavier Gravelaine lors de la saison 1992-1993). Pourquoi pas ? C'est un très bon challenge. Peut-on définir cela comme une envie de marquer l'histoire du club avant de partir vers d'autres cieux ? Youssef El Arabi : Oui, c'est important pour moi parce que c'est ma ville, c'est mon public. J'étais supporter avant de jouer à d'Ornano. J'aimerais bien laisser une trace à Caen. Pourquoi ce désir de partir maintenant ? Youssef El Arabi : Parce que j'arrive à un âge où je veux prendre mes responsabilités, être autonome et aller dans un club qui joue plusieurs compétitions. Même si je n'ai qu'une seule véritable saison de Ligue 1 dans les jambes, je n'ai pas peur. Je me connais. Je suis le genre de personne qui aime bien dépasser ses limites, voir plus loin et prendre des risques. Je pense avoir fait le tour à Caen. C'est important pour moi et pour ma progression de ne pas se contenter de jouer chaque saison le maintien. Enormément de clubs s'intéressent à vous. Est-ce facile de garder la tête froide et de ne penser qu'au terrain ? Youssef El Arabi : C'est vrai qu'il y a pas mal de sollicitations. Après, il ne faut pas croire que tous les clubs sont sur moi. Il y a pas mal de rumeurs. Ce n'est pas évident quand tu es jeune. Mais ma famille m'entoure bien. C'est très important. Quand tu vois tous ces grands clubs intéressés et qui te regardent, ça donne le sourire et ça peut faire tourner la tête. C'est flatteur. Après, tout ce qui concerne l'extra sportif, c'est mon agent qui s'en occupe. Et moi, je me concentre sur le terrain. Sport24.com : Et il faut ajouter à cela toutes les sollicitations médiatiques… Youssef El Arabi : Oui, c'est surtout ça. Vu que j'ai décidé de partir, je vais un peu calmer le jeu parce qu'il y a beaucoup de monde qui m'appelle pour savoir où je vais aller. Pour l'instant, je n'ai rien fixé même s'il y a des contacts. Et comme je l'ai dit, ce sera plus simple une fois qu'on aura assuré le maintien. On parle d'une somme de 10 millions d'euros pour que Caen accepte de vous laisser partir. N'avez-vous pas peur que ce chiffre freine les ardeurs de certains clubs ? Youssef El Arabi : Cette somme a été divulguée par un journaliste. Mais il n'y a absolument rien de fixé. J'ai un bon de sortie. J'ai beaucoup discuté avec les dirigeants et ils sont d'accord pour me laisser partir. Mais pas à ce prix. A quoi aspirez-vous ? Entre la France et l'étranger, avez-vous une préférence ? Youssef El Arabi : Non. J'aime bien le championnat français. Je ne sais pas encore ce que je vais faire. Je suis en train de réfléchir. Je me pose pas mal de questions comme le fait de savoir si ce ne serait pas trop tôt de partir à l'étranger. Je n'ai pas envie de sauter les étapes. Aujourd'hui, avec tous les noms de clubs qui circulent notamment en Ligue 1 (Paris, Lille, Marseille), si vous aviez le choix, vous choisiriez lequel ? Youssef El Arabi : Franchement, je ne sais pas. Il n'y a pas un club qui me fait plus envie qu'un autre. Même pas Marseille qui semble être votre club de cœur ? Youssef El Arabi : Non, ça aussi c'est une rumeur. Je n'ai jamais dit que c'était mon club de cœur. Jeune, j'étais supporter de l'OM, c'est vrai. Mais mon club de cœur, c'est Barcelone. Mais il y a encore du travail pour arriver à Barcelone (rires). Avant Barcelone, il y a en tout cas Paris qui se présente à d'Ornano samedi… Youssef El Arabi : Un gros match à la maison. On va essayer de prendre au moins un point car on sait que ce sera un match difficile. Paris est moins bien en ce moment. C'est une équipe en plein doute. C'est peut-être le bon moment de les prendre. Mais on connaît la qualité individuelle qu'il y a dans cette équipe. Ils peuvent faire la différence à tout moment, il faut rester prudent. Quand la machine est en route, ça peut faire mal.