Déçu de ne pas être resté à l'Inter Milan, Houssine Kharja est retourné cet été au Genoa. Pour francefootball.fr, le milieu international marocain évoque le mercato et les pistes qui le mènent ou qui l'ont mené au PSG et à la Fiorentina. (Photo Reuters) «Houssine, l'Inter Milan n'ayant pas levé l'option d'achat, vous êtes retourné au Genoa... Je sais que j'ai fait mon boulot à l'Inter. J'ai gardé de bonnes relations avec les dirigeants et les joueurs. Il y a eu un chamboulement après le changement d'entraîneur (Leonardo est parti et a été remplacé par Gian Piero Gasperini), et certains retours de joueurs auxquels l'Inter ne s'attendait peut-être pas. Le mercato n'a pas trop bougé en Italie, donc je retourne à Gênes. Des joueurs ont quitté l'Italie comme Alexis Sanchez et Javier Pastore, mais au niveau interne, il ne s'est pas passé grand-chose. Tout bougera après le 15 août. Si Leonardo était resté, auriez-vous probablement continué à l'Inter ? Oui, je pense. C'était pratiquement sûr. Je suis un peu déçu de ne pas être resté, c'est évident. Quand tu as touché le summum du football européen, mondial, il y a de la déception. Mais ce n'est pas comme si je n'avais pas joué ma carte à fond. J'ai fait bonne impression, je suis toujours en contact avec des joueurs. Pour moi, ça a été une expérience très positive. L'Inter, c'est plus qu'un club, c'est une famille. Quand tu y arrives, tu n'as plus envie d'en partir. En Italie, on parle en ce moment d'un éventuel passage à la Fiorentina... Je n'ai eu aucun contact et je n'ai reçu aucune offre, sincèrement. On en parlait d'ailleurs tout à l'heure avec Sébastien Frey. Ce sont seulement des bruits... On dit que vous pourriez être échangé avec de l'argent contre Alberto Gilardino... Il n'y a vraiment rien. Si au moins on m'en avait parlé, mais il n'y a vraiment rien eu. Je sais que la Fiorentina s'intéresse à moi depuis deux ans, donc après, les journalistes ont fait rapidement le lien. «Ça parle beaucoup français dans le vestiaire» La Fiorentina, ça pourrait être une destination intéressante ? Oui, c'est une grande équipe italienne. Ca pourrait être un challenge intéressant et me permettre de continuer en Italie, un Championnat que j'apprécié énormément. Pour l'instant, je m'entraîne avec le Genoa où j'ai encore deux ans de contrat. Avec le président, il faut qu'on trouve une solution pour que je puisse aller autre part. Je ne suis pas resté en bon rapport avec lui, la dernière fois quand je suis parti à l'Inter. La priorité, c'est de trouver une solution pour aller jouer ailleurs. Si je devais rester à Gênes, ça ne me dérangerait pas pour autant. D'où vient le problème avec votre président, Enrico Preziosi ? J'étais super bien parti, j'avais marqué 4 buts en 7 matches, puis je me suis blessé aux ligaments croisés, il y a un an et demi. Je suis revenu vite puis j'ai enchaîné plusieurs blessures, etc, et on m'a reproché de ne pas me donner à fond... On m'a reproché aussi souvent de donner trop d'importance à mon équipe nationale et de revenir toujours blessé, alors que ce n'est pas vrai. Il y a plusieurs petites choses qui font qu'entre le club et moi, nous avons pris nos distances. La piste du PSG, votre club formateur, avait été évoquée à un moment... Je n'ai pas eu de contact direct avec le PSG. S'il y en avait eu, ça aurait été pour moi avec grand plaisir. C'est un club ou j'ai évolué depuis petit, qui a été parmi les meilleurs clubs européens à l'époque. Aujourd'hui, avec les nouveaux investisseurs, un très bon directeur sportif comme Leonardo, les très bonnes recrues qui ont été engagées, ce club a de l'ambition. J'espère qu'il va revenir à haut niveau. Ca peut peut-être encore se faire ? Il faut demander à Leonardo. Je l'ai juste eu au téléphone pour lui souhaiter bon courage. On n'a jamais évoqué l'éventualité d'un transfert. S'il me cherche, Leo sait où me trouver (rires). Il y a une belle équipe au Genoa cette saison... Oui, Frey vient d'arriver. Des bons joueurs comme Birsa, Constant, Ribas ont été pris. Ça parle beaucoup français maintenant dans le vestiaire (rires). Il y a aussi Rudolf qui a joué à Nancy. Et ce n'est pas fini, car ils cherchent un grand attaquant, capable de mettre 15-20 buts par saison. Gilardino a été approché. Le président va essayer de faire un gros coup en attaque. Mais ceux qui sont en place sont déjà très bons. Il y a une très belle équipe. «En Ligue 1 ? Tout peut arriver » Qu'avez-vous comme contacts aujourd'hui ? Il y a des offres du Moyen-Orient et quelques clubs anglais. Mais priorité à l'Italie où ça va bouger après le 15 août. Si je dois partir de Gênes, ça se fera dans les quinze ou dix derniers jours du mois, pas avant. Et une venue en Ligue 1 ? Tout peut arriver, on ne sait pas. C'est bien que Lille ait été champion, ça change. Il y a de très bons joueurs formés. Le Moyen-Orient, ça pourrait vous intéresser ? Pour ceux qui vont là-bas, c'est au départ pour un challenge économique. Ce n'est pas que je veuille minimiser les championnats du Moyen-Orient, car il y a de très bonnes équipes et de très bons joueurs là-bas, mais, à 28 ans, si je peux garder le rythme du football européen quelques années, ce ne serait pas trop mal. Après, tout peut arriver dans le football... Vos compatriotes Adil Hermach et Youssef El-Arabi sont partis là-bas (à Al-Hilal en Arabie Saoudite)... C'est dommage parce qu'ils sont jeunes. Encore une fois, je ne veux pas minimiser les championnats là-bas... Je ne sais pas quelles étaient leurs motivations. Moi, en tant que joueur de l'équipe nationale du Maroc, avoir évolué dans les plus grands européens, ça ne peut que me rendre fier et me réjouir. Ca me fait énormément plaisir de voir Chamakh à Arsenal, El-Hamdaoui à l'Ajax, ceux qui évoluent en France comme Hadji, Taarabt qui a été élu meilleur joueur de deuxième division anglaise. Maintenant, quand on joue avec le Maroc, on joue tous sous le même maillot.»