Prêté six mois avec option d'achat à l'Inter, Houssine Kharja devrait être titularisé ce soir à Bari. Tout émerveillé de découvrir l'univers d'un si grand club, le milieu marocain de 28 ans espère se mettre en évidence et poursuivre avec les Nerazzurri. «Houssine, comment s'est dessiné ce transfert à l'Inter ? L'Inter me suivait déjà quand j'étais à Sienne. Ces dernières années, il y avait eu quelques contacts et je m'étais finalement engagé avec le Genoa (en 2009). Durant cet hiver, plusieurs clubs me suivaient, de Naples à la Fiorentina en passant par Brescia et Bari. Les dirigeants milanais avaient ciblé plusieurs joueurs pour remplacer Sulley Muntari qui voulait partir, et c'est tombé sur moi. J'ai un peu stressé les trois derniers jours car Muntari avait un souci de permis de travail. Samedi, il n'avait toujours pas rejoint Sunderland mais le président Moratti et Leonardo ont décidé d'accélérer les choses pour moi. Donc, vous êtes prêté six mois avec option d'achat et... (Il coupe) Il faut que je me bouge (rires). Il faut que je saisisse ma chance. Mais je suis confiant parce que le fait d'évoluer avec de grands joueurs facilite un peu les choses. Honnêtement, tu prends n'importe quel joueur de l'Inter et tu le mets aujourd'hui à Barcelone au milieu de dix autres joueurs, tu ne vas pas voir la différence. Il y a toujours une solution, ils sont rapides, tu demandes le ballon et il arrive... Ça va super vite, il y a énormément de rythme... Tu donnes un bon ballon à un attaquant devant le but, il est au fond, tu vois que ton travail a payé. Il y a beaucoup de matches et je vais tout faire pour mettre le coach en difficulté. Je ne suis pas là en tant que remplaçant de Muntari, je suis là pour montrer ce que je vaux. «Leonardo, c'est la classe» C'est un rêve d'intégrer un si grand club ? C'est le rêve de tout joueur. Je n'ai jamais joué la Ligue des champions et c'est un élément qui a également pesé. Et en plus, la jouer avec le club tenant du titre et dans une grande équipe comme l'Inter, c'est magnifique. J'ai eu un parcours assez atypique. J'ai joué au Sporting Portugal, j'ai un peu voyagé... C'est un travail de longue haleine qui paie aujourd'hui. Et je ne compte pas m'arrêter là car, maintenant que je suis arrivé, je vais tout faire pour rester. Qu'est-ce que vous évoque votre entraîneur Leonardo ? J'étais ramasseur de balles quand il jouait au PSG. Leo, c'est un grand personnage. Au PSG, il y a eu Rai, Leo, Ronaldinho, et maintenant Nenê peut-être... Leonardo, c'était un super grand joueur qu'on admirait énormément quand on était gamins. Je suis heureux de l'avoir aujourd'hui comme entraîneur. Il est très sympa, a de très bons rapports avec les joueurs et parle plusieurs langues. C'est la classe, il rigole avec tout le monde, est super dispo. Il m'a fait forte impression depuis que je suis arrivé. Je l'admire. «Des débuts prometteurs» Votre première sortie avec l'Inter dimanche s'est bien déroulée... Contre Palerme, Leonardo avait hésité jusqu'au dernier moment entre Coutinho et moi, avant d'opter pour le Brésilien. A la mi-temps, on était mené 0-2 et on s'est échauffé avec Pazzini. Leo a eu des paroles magnifiques en nous disant qu'il comptait sur nous deux pour apporter un plus. Ça donne des ailes. Et ça s'est bien passé (victoire 3-2). J'ai fait une passe décisive pour Pazzini sur son premier but. Donc, ça a été des débuts prometteurs. Jeudi, vous êtes annoncé titulaire à Bari... Oui, aux dernières nouvelles... On joue à Bari, un club qui m'a fortement voulu cet hiver. Si je suis bien titulaire, à moi de me donner à fond car on a pour objectif de gagner. A moi de vite rentrer dans le match et de faire de bonnes choses pour rester sur une note positive. Sneijder étant de retour, je devrais évoluer comme milieu gauche si je joue. «Sur la longueur, je carbure assez bien» Qu'attend Leonardo de vous ? Il sait très bien que je suis un joueur polyvalent, que je peux évoluer n'importe où au milieu. Mes forces sont la technique et la vision du jeu. Je ne suis peut-être pas un gars super vif sur les premiers mètres mais sur la longueur, je carbure assez bien. Je pense pouvoir apporter aussi bien défensivement qu'offensivement. Si je peux faire des passes décisives ou marquer un but, c'est du bonus, mais j'aide d'abord l'équipe à être bien en place et à faire un bon match. Vous êtes le capitaine de la sélection du Maroc (60 sélections). Quel retentissement a eu votre transfert à l'Inter là-bas ? J'ai reçu énormément d'appels et de félicitations, de la part du Ministère des Sports, de la Fédération, etc. Maintenant, tous les Marocains sont supporters de Barcelone (rires). Le Championnat italien n'est pas très suivi, moins que le Championnat français. On m'a dit que grâce à ma signature à l'Inter, beaucoup de personnes étaient devenues supportrices du club milanais : ça fait plaisir.»