Les clubs saoudiens courtisent fréquemment les internationaux marocains. Ces derniers répondent souvent positivement aux offres faramineuses. Mais que vaut réellement le championnat et quels sont les salaires proposés? Eléments de réponse. À une époque, le joueur marocain choisissait l'Arabie saoudite pour y finir sa carrière. Aujourd'hui plusieurs de nos Lions optent pour le championnat saoudien alors qu'ils sont encore capables d'évoluer au haut niveau. Mohamed Fouzair (26 ans) et Achraf Bencharki (23 ans) ont répondu aux sirènes du Golfe la saison dernière. Cette année, ils seront rejoints par des Lions mondialistes. El Ahmadi (33 ans), et Nordine Amrabat (31 ans) ont signé à l'Ittihad de Djeddah et Al Nassr, alors que Nabil Dirar est suivi de très près par Al Ahli. Des offres irrésistibles Depuis deux saisons, les équipes saoudiennes n'hésitent pas à formuler des offres qui dépassent les 5 millions de dollars. L'été dernier le club d'Al Hilal a recruté Achraf Bencharki (23 ans), star du Wydad et l'un des artisans du sacre en Ligue des Champions. Au menu, une prime à la signature de plus de 2 millions de dollars pour le joueur, et un chèque de près de 4 millions pour le club. Une somme que le WAC et le joueur ne pouvaient pas refuser. Qui plus est, le club était finaliste de la Ligue des Champions asiatique, et présentait un beau projet à l'ancien joueur du MAS. Cet été, Al Ittihad Djeddah a conclu l'arrivée de Karim El Ahmadi, le métronome des Lions de l'Atlas, auteur d'une très belle Coupe du Monde. L'ancien capitaine du Feyenoord a paraphé un contrat de 2 saisons, pour plus d'un million de dollars par an. À 33 ans, son cas est similaire à celui de plusieurs joueurs européens qui terminent leur carrière dans le Golfe. Ça ressemble à un joli dernier contrat. Nordine Amrabat est un cas encore différent. Le Lion préféré des Marocains lors du Mondial a rejoint Al Nassr, l'autre grand club du royaume saoudien. L'ancien joueur de Watford et Leganés percevra un salaire de 3,3 millions de dollars par an. À 31 ans, il avait la possibilité de rejoindre la Turquie, mais le volet financier ne l'a pas convaincu, malgré l'intérêt sportif de la Superlig. Un bon compromis Contrairement aux préjugés, le championnat saoudien n'est pas de tout repos pour les joueurs qui y évoluent. Au delà du niveau de jeu, les conditions sont compliquées. La chaleur et l'humidité font transpirer les joueurs deux fois plus, et alourdissent les jambes. Mais cela n'empêche pas les équipes locales d'obtenir de bons résultats lors des compétitions contienentales. Al Hilal, finaliste de la Ligue des Champions asiatique la saison dernière, possède un effectif qui a rien à envier aux équipes européennes de seconde catégorie. Même chose pour Al Nassr, Al Ittihad ou encore Al Ahli qui sont les 4 grandes équipes de ce championnat. L'adaptation facile encourage aussi les joueurs marocains à faire le pas. Le côté religieux y est forcément pour quelque chose, et à travers l'histoire, les joueurs marocains ont toujours été très appréciés en Arabie Saoudite. Les supporters ont scandé les noms d'Ahmed Bahja, Salaheddine Bassir ou encore Hicham Aboucherouane. Bientôt ils chanteront à la gloire d'Amrabat et El Ahmadi. Quel avenir en équipe nationale? Par contre, si nos Lions ont flairé la bonne affaire, ils mettent en danger leur avenir en équipe nationale. Hervé Renard est dans une situation compliquée, lui qui ne fait pas des joueurs du Golfe une priorité pour l'équipe nationale. Aujourd'hui, plusieurs de ses cadres ont filé ou fileront en Arabie saoudite. Le Français changera-t-il d'avis? Ou est-ce que nos Lions d'Arabie ont fait une croix sur leurs carrières internationales? On en saura plus dès le prochain rassemblement des Lions de l'Atlas. Via le 360