De retour du Gabon, l'international marocain, Khalid Boutaib a accepté de se livrer sur la prestation de l'équipe nationale lors de la CAN et sur sa saison avec Strasbourg. Rencontre LDA avec un joueur ambitieux mais plein d'humilité. Lions de l'Atlas : Khalid, te voilà de retour à Strasbourg après une jolie participation à la CAN gabonaise. Quel sentiment a prédominé après votre élimination ? Khalid Boutaib : Le premier sentiment était bien évidement la déception. On est des compétiteurs et on se voyait aller plus loin. On voulait vraiment rendre fier notre public.Et puis on relativise, on n'a pas été ridicules. Ça faisait 13 ans que le Maroc n'avait pas passé un premier tour. C'était une défaite au goût de victoire finalement. Peu de personnes croyaient en nous après les blessures de joueurs importants, mais on a répondu présents. Qu'est ce qui a manqué au Maroc pour battre l'Egypte ? Khalid Boutaib : Le Maroc a pris le jeu à son compte mais l'expérience de l'Egypte a fait la différence. L'état du terrain n'a pas aidé aussi. Alors c'est vrai c'est la même pelouse pour les deux équipes mais forcément ça désavantage plus celle qui fait le jeu. La RDC ou l'Egypte n'étaient pas meilleures que nous mais c'est le foot c'est comme ça. Lors du dernier match, on a manqué d'efficacité offensive, est-ce qu'à ce moment là en tant qu'attaquant on se dit "moi je l'aurai mise au fond"? Khalid Boutaib : Non jamais! Tout simplement parce que si j'avais été sur le terrain je n'aurai peut être pas fait les mêmes déplacements, les mêmes choix. Ceux là mêmes qui ont apporté les actions dangereuses contre l'Egypte. Aziz Bouhaddouz a débauché énormément d'énergie. Il a fait de gros matches et a lourdement pesé sur les défenses adverses. Quand on regarde, les 3 attaquants qui ont eu du temps de jeu ont marqué. Pour ma part, je n'ai joué que quelques minutes mais j'ai savouré le moment et c'est déjà une très belle fierté. À moi de travailler davantage pour rendre les choix plus difficiles à faire pour le coach. Ton analyse sur tes coéquipiers mais néanmoins concurrents en attaque conforte le sentiment que cette CAN nous a fait gagner un groupe. Les résultats encourageants sont aussi à mettre au crédit du banc de touche finalement... Khalid Boutaib : On a créé un groupe solidaire et uni. Notre stage de préparation a été costaud et ça nous a soudé. Le fait que l'on nous ait donné perdants nous a aussi aidé bizarrement. Les remplaçants ont un rôle à jouer en étant prêts quand ils doivent rentrer mais aussi en étant dans un bon état d'esprit quand ils ne jouent pas. Pour nous le plus important ce sont les résultats. Le coach fait ses choix et derrière tout le monde respecte. Si vous regardez bien, les buteurs pour exprimer leur joie sont venus directement vers le banc de touche et la joie des remplacements montrent bien que c'est l'équipe avant tout. Ne crains-tu pas que le retour des blessés viennent fragiliser cette bonne entente? Khalid Boutaib : Pas du tout! Les absents étaient dans le même état d'esprit. La cohésion était déjà là avant la CAN. A titre personnel, comment as-tu vécu l'expérience, toi qui a connu le monde professionnel il n'y a pas très longtemps ? Khalid Boutaib : Ça a été une expérience de folie! Qui aurait pu penser qu'en moins de 4 ans je puisse passer du monde amateur au monde professionnel en vivant 2 montées, une saison en ligue 1 et une CAN ? Porter le maillot des lions de l'Atlas était un rêve. Hervé Renard m'a fait confiance dès son arrivée en me convoquant à chaque fois. Il faut que je continue sur cette lancée pour mériter d'être appelé et gagner en temps de jeu. Tu as marqué avec Strasbourg dès ton retour du Gabon et ton coach t'a qualifié de métronome à l'issue du match, tes coéquipiers n'ayant pas gagné en ton absence. Flatteur non? Khalid Boutaib : Oui c'est sûr! L'expérience au Gabon a été superbe mais on revient vite à la réalité et il faut se remettre dans le bain du championnat rapidement. Le coach me fait confiance. Je me dois d'être impliqué mais la victoire revient toujours au groupe. Pas trop dur l'arrivée à Strasbourg pour toi l'enfant du sud ? Khalid Boutaib : Non franchement c'est une très jolie ville et les gens y sont sympas. J'ai évité la vague de froid qui est passée alors que j'étais au Gabon. Au delà de ça, c'est le projet du club qui m'a convaincu. Strasbourg est une ville historique du football. Elle se doit d'avoir une équipe dans l'élite. Vous êtes à 3 points du 2ème de Ligue 2 avec un match en retard. L'objectif c'est la montée? Khalid Boutaib : Non l'objectif c'est de prendre match après match. Il ne faut pas oublier que le RC Strasbourg est un club promu. On a un groupe avec beaucoup de potentiel mais notre défaite à Troyes nous rappelle que rien n'est acquis. On comptera les points à la fin. As-tu un petit mot à dire aux supporters de l'équipe nationale? Khalid Boutaib : Oui, je voudrai leur dire un grand merci à tous pour le soutien. Vous avez été un public au top et j'espère sincèrement que l'on pourra vous offrir une participation à la prochaine coupe du monde incha'Allah. Avant de clôturer cette interview et afin de mieux "connaître" le groupe, peux-tu nous dire qui est : - Le plus chambreur ? OBBADI sans hésiter! - Celui qui chante sans arrêt ? CARCELA - Le plus technique ? CARCELA encore une fois! - Celui qui t'impressionne le plus par sa condition physique ? BOUSSOUFA il est incroyable ! - Ton camarade de chambre ? SAÏSS - Celui qui est toujours partant pour mettre l'ambiance ? FAJR - Ton meilleur pote dans le monde du foot ? Mohamed LARBI qui était mon coéquipier au Gazelec Ajaccio