. Tango avec une âme . . Enterrer son amant sous les cendres d'un volcan Pour se souvenir des effluves de son feu , De son olympe et de ses dieux ? . Ou dans le jardin, sous la rocaille, Parmi les scolopendres et les scorpions Pour lui rappeler de son travail Les affres et les tourments ? . Où là, là sur l'allée, parmi les décombres Des nids et des branches des arbres Brisés sous la trombe des éléments ? . Ou là, où un soir, il s'est enivré de musique De tangos et de valses épicées d'espoirs Aux parfums des tropiques de ton corps, Mêlés au nectar de tes suçons ? . Au jardin, près des roses, Un serpent aigri, ondule et sourit Sur ce tronc aux cœurs enlacés, Pour te rappeler promesses et câlins ? . La rosée fleurie de tes baisers humides, La grasse de l'humus et des vers Ceux chantés à ton oreille, femme, Non des lombrics, de nos restes avides, Et jamais de grands hommes rassasiés ! . C'est un drap qui nage sur l'eau de la rivière Le barrage a vomi ce qu'il a trop pris De peur de noyer l'Algarve sous ses crues. . C'est une plume qui a cessé d'écrire Et qui vole comme un débris de nuage Au milieu de l'été, un sage est mort. D'autres le suivent à la page, Là, c'est un ministre, là du Roi le Conseiller ! . C'est un duvet de rossignol ou de colombe Qui vient sur ta douce paume se reposer . Il tente d'écrire sur les lignes de ta main Le digne et faste destin que tu espérais. . C'est un drap qui flotte près du rivage… Ce sont des myriades de pétales de fleurs On dirait un linceul qui vole au firmament. . Ce sont des papillons qui tremblent Pour venir embaumer tes pieds… Sens-tu des lèvres chaudes les sucer Ou cet insecte en train de t'effleurer ? . Ombre chinoise derrière la moustiquaire. Le bonheur se lit dans tes lunettes Car je vois une perle sertie de diamants, Te caresser la joue, en souvenir de l'amant. . C'est un regard de fée et de fêtes Sous une pluie, de larmes faite, Un acte de dévotion, de piété, de grâce, Qui monte aux nues qui se déchirent De chagrins et de rage. . C'est un lâcher de ballons, remplis de prières, Qui voguent jusqu'au ciel pour attendrir Dieu, sinon Ses anges qui les liront . C'est la Bible et le Coran L'Evangile et les Chants ! . Ce sont ces milliers de gouttelettes ... Les pleurs que tu lui as envoyés tombent En pluies, sous les vents torrides des serments : Tes airs, superbe Ève, dont il s'est épris ! . C'est l'âme qui remonte au ciel, tout doux, Pour chercher de nuit à repeupler tes songes D'orages honteux et de rêves étranges. . C'est l'instant qui coule sur ton échine, Entre les courbes de ton corps de féline, Et ondule le long des plis pour te rappeler, Ton furtif amant et ses mots obscènes . . Est-ce un démon qui, jailli des fumées, Plonge sa queue dans ta chair Pour ternir ton âme et l'enduire de suie ? . Non, c'est le spectre d'un fantôme Qui revient chercher sa belle sirène Pour la sortir de ses tourments Et en faire en un soir sa reine . C'est la vague qui harcelle le rocher Et qui frappe à perdre haleine Les éléments de voluptés . . Devra-t-elle mourir pour joindre son amant ? Ou se perdre dans les cauchemars du temps ? Ce serait la fin de notre héroïne de roman ! . Non, c'est le miracle des étoiles et des prières, Des parfums, de l'amour et des slows , Qui plaisent à Celui qui nous voit d'en haut ! . Et comme il faut à mon poème, une exception, L'amant renait. Un miracle de perfection ! Par la force de l'espoir et des bénédictions, Ô femme sourit à l'Adam que tu aimes ! . Dr Idrissi My Ahmed ARCHIVES 10 05 10