Monsieur Kadhafi, allez vous reposer, il est temps ! Vanité des chefs, futilité des hommes, crédos et banalités. A l'appel du muezzin la prière nocturne repose l'âme. Tu l'invoques, à même le lit, pour te rendre la santé ou te conforter de biens … Le matin, la pluie t'éveille. Et si tu as de la chance, tu verrais sur plafond danser des ombres. Réfléchies par les flaques, ce sont des cascades de sons et de lumières; qui passent à travers les persiennes et s'égouttent image par image. Artefacts ludiques, hasards des destins, des crédos, des lieux et du temps. Monsieur Kadhafi, où est Dieu dans tout ça ? Comme autant de filets de lumière, de traits de pluie, la bouilloire écume ses vapeurs. Il y a des myriades d'élément dans cette buée qui ronfle ! Il y a quelqu'Un qui les discerne de loin, qui les compte et qui sait où elles vont se recycler. A travers la vitre, tu aperçois encore ces milliards d'étoiles incomptables et les mystères qu'elles abritent et nous cachent ! Il y a quelqu'Un qui les connaît, une par une, maison par maison, zenga, zenga et qui sait les poussières et les feux de chacune et les flammes que tu allumes, toi ou un autre despote de ton clan ! Où est Dieu dans tout ça ? Les savants nous disent que la vie est née dans la mer et que les ancêtres des animaux, dont nous sommes, toi surtout, se sont adaptés progressivement à la vie sur terre. Reptiles, prédateurs et proies, ont des ancêtres communs ! Es-tu de ceux-là ? Les premiers reptiles, avant de s'éteindre et de se transformer en roches fossiles, ont vécu il y a quelques 350 millions d'années de cela ! Le charbon ou le pétrole que nous consommons, ceux de Libye ou d'Algérie, sont justement faits de ces immenses jungles et forêts, enterrées depuis des ères, pour nous servir de combustibles et de matières premières. De tirelire pour toi ! Nous avons appris à ne voir dans les espèces inférieures que des aliments. Leur ôter la vie pour restaurer nos corps n'est ni un pécher ni un complexe, mais une question de moyens et une affaire d'argent ! Pomper l'Afrique, l'offrir aux séides pour acheter des armes et les utiliser contre les voisins, et maintenant contre les tiens est un sport ‘' sordide'', non fort amusant pour toi ! Et Dieu dans tout ça ? Les livres sacrés quand à eux, dans leurs complémentaires et bibliques dictions, nous apprennent que nous sommes exilés sur cette éprouvette, la Terre, après que notre ancêtre commun, un humain façonné par Dieu et son Ève costale, furent chassés de leur berceau paradisiaque ! Satan, le félon de Dieu, qui en fut la cause, est-il ton parent ? Lui, ton Démon qui nous poursuit jusqu'à présent. Que tu y crois ou pas, que tu le voies ou pas, continuons à en parler. Si Caïn a tué son frère Abel, pour une histoire de sœur qu'il devrait prendre pour femme, c'est que le Diable était encore là ! Mais notre zaïm africain, n'est pas à court de femelles, il a toute une armada ? Ou est Dieu dans tout ça ? Dans cette serre et sous sa voute de nuages et de gaz, argile et sexe, nourriture, hormones et comportements, tout est combiné pour que la vie continue son cycle interactif. Monnaies d'échanges, les corps, matières premières, se délitent à travers les espèces, le temps et les âges. Nous ne sommes que des maillons indistincts, malgré nos jalouses identités et autres viscérales individualités, que les éléments fugaces d'une chaîne chimique et métabolique, appelée la vie ! Mais à laquelle on tient, quitte à lui donner une âme pour la rendre pérenne ! De gré ou de force et même illégalement, les biens et les objets, la chair et les plaisirs, symboles de force et d'existence, passent entre les uns et les autres. Les Libyens aussi, par conséquent ! Et la morale et le respect ? Et Dieu dans tout ça ? Les plus riches et ceux qui veulent le rester, accrochés au pouvoir par la force des lois qu'ils secrètent et des constitutions, des contraintes sur les gens qui les portent, dévots et saints, sacrés ou faisant mine de l'être, abusent des uns et se complaisent de la reconnaissance des autres. Offices malsains ? Ce sont des us sacralisés et fortement respectés comme des traditions, des marques organiques qui font alors partie de l'identité. Ce sont des allégeances, légitimes des dieux ladres et des hommes de religion ou celles plus séculières et matérielles des dignitaires, qui sont renforcées et qui forcent les adoubements extérieurs. D'aucuns, en rupture de bans, les perçoivent comme autant de connivences protectrices extérieures qui empêchent les progrès des peuples opprimés et qui briment les révoltes ! Qui est ton parrain Mouammar ? Est-ce Dieu dans tout ça ? Clans, tribus, ethnies et nations, devenus de grands états en quête d'extension, refoulant les autres identités et leurs costumes de céans, litham et burka, référentiels et discriminations raciales au poing, agitent la vertu des droits et les mirages de la Démocratie. Mirobolants et fantasques droits de l'homme, pervertis pour servir de slogans, ils leurs permettent d'assoir leurs lois d'ingérences sur les pays du Sud et leurs regards de tuteurs nantis sur les états assujettis ! Les leurs de droits sur ceux des voisins et leurs langues et civilisations en lieux et places de celles qu'ils ont détruites et déracinées ! Ma langue fourche et mes traditions se perdent entre les Pâques et la Noëlle. Et mon Coran et mes droits ? Et mon Dieu dans tout ça ? Des leaders et des sages, devenus des références parmi les républiques, se sont transformés en monarques et potentats. Issus des germes de la vie, des mêmes chromosomes que les hommes du terroir qu'ils foulent à leurs pieds, issus des mêmes gènes de la spermathèque locale, ils n'ont rien de sacré ! Leurs noms ne sont inscrits dans nul livre saint ! Sauf la vie elle-même et leur dignité due et respectée. Félons ou résistants, ils se sont hissés, à la suite de coups d'états en despotes aux mains de fer gorgées de sang. Des empereurs de foire ! Et quand je vois Kadhafi, faire en Afrique le tzar et parader comme un roi...Et ceux qui le miment faire autant, dans la foireuse folie des tyrans ! Et mon Dieu dans tout ça ? Quand je les vois tirer à balles réelles sur les manifestants et lancer leurs chars et leurs missiles sur les foules d'opposants… Enchainées aux boulets qui leur servent de carcans, recevant des bombes sous les tirs des canons, même lors des processions lorsqu'ils entèrent les leurs… Ce n'est pas en Irak ou à Gaza, que l'on tourne ce violent cinéma seulement ! Je me pose des questions sur les renégats devenus d'éternels présidents. Ce pays est-il à toi ? Est-ce ton ranch, avec tout ce bétail que tu mènes à l'abattoir sans raison ? Et Dieu dans tout ça ? Non tu n'es qu'un meuble, pas plus lourd qu'une feuille dans le vent ! S'ils ne crèvent, on les accroche et à la corde, on les suspend. Au maximum Kadhafi tu es un acteur agité, un paranoïaque, un terroriste qui fait la frime en tremblant ! Toléré pour créer du buzze, le bize-bize entre les arabes, cette nation qu'on ne veut pas voir réunie et dont ton pays est membre pourtant ! Non, L'Guedidifi, tu as fais le fou, l'agitateur superbe, le funeste et fumiste arrogant, qui a planté sa tante dans le cirque moqueur des grands ! Tu as été le jouet, l'acteur magique de cinéma ! Ton aura manifeste et fantasque nous donnait la berlue par-dessus le Mur de Berlin ! A quoi croire quand tu devras passer sous les armes ou quand tu seras lynché, comme Saddam, monsieur le Président ? Et Dieu dans tout ça ? Maidoc , le 18 avril 2011