Dans une interview exclusive, Enrique Iglesias nous parle de ses débuts, de sa carrière et de ses projets. Il semblerait que vous avez eu une enfance mouvementée. Pouvez-vous nous en dire davantage et nous parler de vos débuts dans la musique ? Je suis né en 1975 à Madrid. A l'âge de trois ans, mon père Julio et ma mère Isabel Preysler divorcent. Quelques années plus tard, durant les années quatre-vingt, mon grand-père fut kidnappé et, pour des raisons de sécurité, mon père décide de nous prendre avec lui à Miami en compagnie de mon frère Julio Junior. Mes débuts professionnels, je les ai entamés dès l'âge de 18 ans quand j'écrivais mes chansons en cachette, en parallèle avec mon cursus universitaire. Ce n'est qu'en 1995 que j'ai produit mon premier album sous un faux nom afin d'écarter toute complaisance par rapport à la célébrité de mon père. Dès la fin des années 90, je débutai une vraie carrière musicale grâce à mon album bilingue intitulé «Enrique» et où figurait Could i have this kiss forever que j'ai chanté avec Whitney Houston, et la fameuse chanson Bailamos. Vous venez de sortir Euphoria. Que pouvez-vous nous dire sur ce nouvel album ? Euphoria est en effet mon tout dernier album. Ce qui le caractérise c'est qu'il englobe des chansons tant en espagnol, qui est ma langue maternelle, qu'en anglais, ma deuxième langue. La préparation de cet album n'a pas été une tâche facile vu le travail considérable qu'il a nécessité, entre écriture des paroles et production dans les studios. Néanmoins, comme tout travail finit par être payant, je peux vous dire que Euphoria me rend fier. Grâce à cet album j'ai pu collaborer avec de nombreux artistes de renommée internationale comme Pitbull, Usher, Nicole Scherzinger, Juan Luis Guerra, and Wisin y Yandel. Ces derniers jours, nous avons entamé Euphoria Tour, qui est une tournée internationale pour la promotion de cet album. Je suis certain que les spectateurs seront satisfaits de mes prestations, comme c'est le cas depuis mes débuts au milieu des années 90. Je remercie mes fans à travers le monde et également au Maroc pour le soutien et la sympathie qu'ils me témoignent. Justement, vous avez chanté un duo très apprécié avec Juan Luis Guerra. Comment se sont déroulées les coulisses de ce duo jugé explosif par vos fans ? Personnellement, j'ai été ravi de travailler avec Juan qui est à mon sens un des artistes les plus professionnels que j'ai eu à rencontrer de toute ma carrière. Les coulisses comme vous le savez sont toujours pleines de surprises et d'anecdotes. En gros, les étapes du tournage de ce clip se sont faites d'une manière on ne peut plus agréables. Le clip, comme vous avez certainement eu l'occasion de le constater, a regroupé en plus de Juan et moi-même, des enfants qui ont bien voulu y participer. La présence de ces petits a apporté une vraie touche de sensibilité qui a laissé une très bonne impression parmi tout le staff. La chanson Cuando Me Enamoro est une chanson romantique qui parle de l'amour aux yeux des enfants et ce que représente ce sentiment en terme de sincérité et de pureté surtout parmi les jeunes générations. En parlant d'amour, Enrique est toujours synonyme de passion et de romantisme. Vos chansons regorgent de mots doux qui s'adressent essentiellement aux femmes. Peut-on dire que cela reflète votre vraie personnalité et constitue la recette magique des Iglesias ? Vous savez, je ne peux pas chanter une chanson qui soit à l'opposée de ma personnalité. Ceci se refléterait négativement sur la qualité de mes interprétations et, du coup, je serais en train de tromper mes fans, ce qui n'est pas dans mes habitudes. A mon sens, tout artiste, qu'il soit chanteur, peintre, écrivain ou autre, doit rester fidèle à lui-même, sans essayer de paraître pour ce qu'il n'est pas. Plus je suis sincère dans mes chansons et lors de la rédaction des paroles, plus le message sera perçu directement, abstraction faite de la langue. Comme on dit, ce qui vient du cœur atteint l'âme plus facilement. Votre compagne est l'ex-tenniswoman d'origine russe, Anna Kournikova. On a eu l'occasion de vous voir ensemble pour la première fois lors du tournage d'Escape sorti en 2002. A quand le mariage ? On m'a beaucoup posé cette question concernant une possible union officielle avec Anna. Je pense, et c'est là ma conviction personnelle, que l'amour n'a pas besoin de formalités pour être sincère et perdurer dans le temps. Quand on aime quelqu'un on l'aime et puis c'est tout. On n'a pas besoin d'un certificat pour le prouver. J'éprouve des sentiments très forts envers Anna Kournikova et je pense que la question d'un mariage proche n'est pas d'actualité. Peut être plus tard, on verra ce que le destin nous réserve. Vous vous êtes déjà produit au Maroc dans le cadre du Concert pour la tolérance à Agadir. Quel souvenir vous en gardez-vous ? Vous avez un pays extraordinaire. J'ai été agréablement surpris de voir combien le peuple marocain est moderne avec un goût musical de haut niveau. Je n'ai malheureusement pas eu assez de temps pour visiter d'autres villes que Agadir, mais je vous promets de le faire et je répondrai toujours présent à une invitation sur la scène de votre pays. Je suis d'origine espagnole et je pense que le Maroc et l'Espagne ont beaucoup de choses en commun, que ce soit en terme d'histoire ou de culture. Je remercie le peuple marocain pour l'accueil qui m'a été fait à Agadir et j'espère que nos rencontres se succéderont dans l'avenir. N'envisagez-vous pas de faire un duo avec votre père ? Pour le moment cette idée ne dépasse pas le cadre d'un projet d'avenir. Je serais heureux de chanter au côté du grand chanteur Julio Iglesias. Sa longue expérience musicale ne saurait être que bénéfique pour moi. J'ai énormément d'estime pour mon père. D'abord c'est mon père, je dois le respecter et c'est un grand chanteur qui me ferait honneur s'il chantait à mes côtés. En 2008, votre jet privé avait subit une panne de moteur en vol. Qu'avez-vous éprouvé à ce moment-là ? En effet, le moteur de mon avion a eu une panne alors que nous étions en vol. Je me souviens que j'allais en Europe pour la promotion de mon disque Greatest Hits qui regroupait mes meilleures chansons. Grâce à l'équipage à bord, on a réussi à éviter le pire. Je suis toujours vivant heureusement et je ne suis pas prêt de lâcher mon public ! Quels sont vos projets d'avenir ? J'envisage tout simplement de persévérer dans le domaine de la musique et de m'améliorer. Je vous parle actuellement entre deux concerts. Je désire donner toujours le meilleur de moi-même, apprendre de ceux qui ont plus d'expérience que moi et éviter d'avoir la grosse tête. L'artiste qui croit avoir tout appris ferait mieux de changer de métier. Quelle est votre philosophie dans la vie ? Ne pas avoir peur de l'échec et attraper la vie à bras ouverts. Je pense que la vie nous réserve plein de surprises. On peut tomber un jour, mais l'essentiel c'est de savoir se relever. La vie est courte et mérite d'être vécue avec ses bonheurs et ses malheurs. Ses joies et ses tristesses. Propos recueillis par Mohcine Lourhzal