Une semaine après le démantèlement d'un réseau de 27 personnes liées à l'organisation d'Al Qaida dans le Maghreb islamique (AQMI) et la saisie d'armes et de munitions destinées à être utilisées dans des actes criminels au Maroc, le ministre de l'Intérieur Tayeb Cherkaoui a affirmé lors d'une conférence de presse tenue mercredi 12 janvier à Rabat, que le Maroc restera mobilisé dans le processus de lutte contre le détournement d'armes qui vise à porter atteinte à la stabilité du pays. Coup de théâtre : des militaires marocains sont impliqués dans cette opération de détournement, a affirmé le ministre. Les cinq éléments arrêtés collaboraient étroitement avec un réseau spécialisé dans la contrebande de marchandises moyennant des sommes d'argent. Pis encore, ces éléments ne vérifiaient pas les marchandises qu'ils faisaient passer et qui étaient transportées à dos de chameaux à la frontière d'Amgala. Le ministre a ajouté que les recherches se poursuivent afin d'arrêter les trafiquants toujours en fuite, ce que les militaires marocains n'ont pas réussi puisqu'ils seront déférés devant la justice très prochainement. Mohamed Benhamou, président du Centre marocain d'études stratégiques, le Maroc doit redoubler de vigilance pour ce qui est de la réalité dans les camps de Tindouf. L'AQMI se restructure Dans une déclaration à Maghrib Al Youm, M. Benhamou estime : «Il est primordial d'accorder plus d'importance aux menaces qui émanent aussi bien du Polisario que des éléments d'AQMI». Le chercheur Idriss Laqsouri estime, quant à lui, que le plus grave dans cette affaire est que Al Qaida «a changé de tactique et aspire désormais à avoir des cellules annexes indépendantes à l'intérieur de la région et du Maroc. M. Laqsouri affirme par ailleurs que «c'est grâce à la mobilisation ininterrompue des forces de l'ordre et des services de surveillance marocains, que le royaume a pu éviter le pire. «La nouveauté dans ce dossier est que, pour la première fois, Al-Qaïda vise à mettre en place un réseau indépendant résidant au Maroc (…) Dans le passé, Al Qaida ne disposait que de cellules faibles, isolées et dispersées qui avaient pour objectif de recruter des combattants avant de les envoyer dans des zones connues pour leur instabilité comme l'Irak ou l'Afghanistan entre autres», a-t-il conclu. Mohcine Lourhzal