Les services de sécurité marocains ont réussi à démanteler une cellule terroriste composée de 27 éléments dont un membre d'Aqmi et à saisir son arsenal militaire, a révélé Taib Cherkaoui lors d'une conférence de presse tenue à Rabat, mercredi 5 janvier. Trente kalachnikovs, 3 pistolets mitrailleurs, un mortier calibre 82 mm, deux lance-roquettes RPG7, une importante quantité de munitions d'armes réelles, 66 coffres-forts pour armes et d'autres munitions. C'est l'arsenal de la dangereuse cellule terroriste composée de 27 éléments dont l'un membre d'Al Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) démantelée récemment par les services de sécurité marocains. Ce sont les détails qu'a dévoilés le ministre de l'Intérieur, Taib Cherkaoui, au cours d'une conférence de presse tenue, mercredi 5 janvier, à Rabat. Cet arsenal saisi grâce aux investigations des services de sécurité marocains a été découvert près d'Amghala, à 220 km de Laâyoune, a précisé le ministre lors de ce point de presse tenu au siège du ministère de l'Intérieur. Les investigations des services de sécurité marocains ont également permis la saisie de cartes topographiques de la frontière maroco-algérienne, a souligné Taib Cherkaoui. D'après lui, cette cellule terroriste, encadrée par un citoyen marocain se trouvant dans les camps d'Al Qaïda dans le nord du Mali, projetait de perpétrer des actes terroristes à l'aide de ceintures explosives et de voitures piégées visant en particulier les services de sécurité ainsi que des intérêts étrangers, a annoncé le ministre de l'Intérieur. La cellule projetait aussi de braquer des agences bancaires et de transfert d'argent pour disposer des fonds nécessaires au financement de leurs projets terroristes, a précisé M.Cherkaoui. «Cette cellule entretenait des liens avec des éléments extrémistes installés en Europe de nationalité différente», a par ailleurs souligné le ministre de l'Intérieur. Il a aussi précisé que cette cellule terroriste est composée de 27 éléments, dont un membre d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) chargé par cette organisation de créer une base arrière au Maroc pour préparer un plan pour y commettre des actes terroristes. Selon le ministre de l'Intérieur, le réseau terroriste démantelé projetait également d'envoyer des volontaires aux camps d'Al Qaida au Maghreb islamique en Algérie et au Mali pour y effectuer des entraînements paramilitaires avant de retourner au Maroc pour exécuter leurs plans destructeurs en utilisant les armes découvertes près d'Amghala. Dans ce sens, le ministre a dénombré parmi les 27 membres de la cellule démantelée quatre Marocains arrêtés près des frontières algériennes, entre Figuig et Ahfir, et qui voulaient s'infiltrer en Algérie. Il a, par ailleurs, souligné que l'enquête préliminaire a démontré que cette cellule s'activait pour rassembler les membres de certaines organisations terroristes précédemment démantelées. Le ministre de l'Intérieur a rappelé que les membres de ce réseau terroriste seront présentés à la justice après achèvement de l'enquête en cours sous la supervision du Parquet général compétent. Qui dirige Al Qaïda au Maghreb islamique ? L'année 2007 a marqué un tournant dans l'évolution du terrorisme en Afrique du Nord. Le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) algérien a, en effet, décidé d'intégrer la mouvance djihadiste globale en devenant Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Ce ralliement à l'organisation d'Oussama Ben Laden a favorisé l'émergence, en Algérie, d'attentats suicides de grande envergure, semblables à ceux perpétrés par la mouvance djihadiste en Irak et en Afghanistan. Une pratique qui n'avait jamais été observée dans ce pays, même durant les tragiques évènements des années quatre-vingt-dix. Organisation djihadiste algérienne, le Groupe salafiste pour la prédication et le combat était apparu en 1998, à l'époque des massacres en masse perpétrés par le Groupe islamique armé (GIA). Al Qaïda au Maghreb islamique est dirigée depuis 2004 par Abdelmalek Droukdel, alias Abou Moussab Abdelwadoud. Agé d'une quarantaine d'années, l'homme a vu le jour à Meftah, dans la banlieue sud d'Alger. Chimiste de formation, il a rejoint le GIA en 1994. D'après Jeune Afrique, qui lui a consacré un long portrait, dans son édition du 14 septembre 2009, son ascension au sein de l'organisation islamiste a été fulgurante. Chef de cellule, puis émir de phalange, il entre en contact avec Al-Qaida dès 2005 par l'intermédiaire du Jordanien Abou Moussab Al-Zarkaoui, chef de file de l'organisation en Irak. Adoubé par Al Qaïda, Droukdel installe des camps d'entraînement en Kabylie pour former des candidats djihadistes venus du Maroc, de Libye, de Tunisie, de Mauritanie et d'ailleurs. Dans une interviewaccordée au New York Times le 1er juillet 2008, il affirme que ses troupes sont essentiellement constituées de militants algériens. Ils seraient deux cents à trois cents rassemblés autour de lui dans les maquis en Kabylie.