La décision de l'arrêt des activités au niveau de l'unité de traitement de la canne à sucre de Laâouamra n'aura aucun impact sur les agriculteurs et les ouvriers de l'usine, a affirmé, mercredi à Ksar El Kébir, un responsable au sein du groupe Cosumar. Les agriculteurs ne seront pas affectés par cette mesure, du fait que le groupe se charge du transport des plantes produites, qui seront dans ce cas acheminées vers les autres unités de traitement, a indiqué le conseiller du président du groupe Cosumar, chargé du secteur agricole et des ressources humaines, M. Khalid Benchekroun. De même, les ouvriers de l'usine restent rattachés au groupe et aucune décision les concernant ne sera prise de manière unilatérale, mais en concertation avec les représentants syndicaux et l'ensemble des intervenants et autorités locales, a-t-il noté lors d'une rencontre d'information sur la stratégie de développement des plantes sucrières dans le bassin du Loukkos. La décision de l'arrêt des activités de l'usine de Laâouamra a été dictée par l'insuffisance des quantités de cette plante produites dans le périmètre du Loukkos, a expliqué M. Benchekroun. Conçue pour transformer 6.000 tonnes de cannes à sucre par jour, l'usine s'est réduite à traiter seulement un tiers de cette quantité, ce qui signifie une sous-exploitation considérable, a-t-il précisé. M. Benchekroun a également nié toute intention de fermer l'usine de Ksar El Kébir, dédiée au traitement de la betterave à sucre. Bien au contraire, l'activité de cette usine est appelée à se développer considérablement dans le cadre de cette stratégie, a-t-il relevé, ajoutant que l'usine de Laâouamra devrait être relancée dès que cette stratégie aura porté ses fruits en termes d'amélioration de la production de cannes à sucre. La stratégie de développement de la culture des plantes sucrières dans le bassin du Loukkos, initiée par l'Office régional de l'investissement agricole du Loukkos en partenariat avec le groupe Cosumar et en collaboration avec l'association des producteurs des plantes sucrières du Loukkos et l'association professionnelle des producteurs du sucre, vise à atteindre, à l'horizon 2014, une superficie de 8.000 ha cultivée en betterave, contre 5.140 ha actuellement, et de 6.500 ha cultivée en canne à sucre, contre 2.800 ha lors de la dernière saison agricole. Il s'agit également de réaliser un rendement de 60 tonnes par hectare pour la betterave, soit une amélioration de l'ordre de 44 pc par rapport à la performance actuelle, et de 85 tonnes par hectare pour la canne à sucre, soit 20 pc de plus que le rendement actuel, a-t-on indiqué lors de cette rencontre organisée par la société Surac-Sunabel, filiale du groupe Cosumar. Cette stratégie, menée en application d'un contrat programme conclu avec l'Etat en 2008 dans le cadre du plan Maroc Vert, vise la production, à l'horizon 2013, de 675 mille tonnes de sucre, pour contribuer à la réalisation des objectifs du groupe Cosumar visant à couvrir 55 pc des besoins pour cette denrée au niveau national, contre 45 pc actuellement. Les actions prévues par cette stratégie concernent notamment l'amélioration du train technique en adoptant les procédés et techniques ayant fait leur preuves dans les pays performants dans ce domaine, ainsi que la modernisation du système d'irrigation. La généralisation de la semence monogerme en zone irriguée, le développement de la mécanisation et l'amélioration de la richesse en saccharine figurent également parmi les actions à entreprendre dans le cadre de ce programme, pour un investissement de plus de 100 millions de DH.