Pékin, Le ministre du commerce extérieur, M. Abdellatif Maazouz a appelé, lundi à Pékin, la Chine à ouvrir ses marchées aux produits marocains, d'autant plus que la part du Maroc dans les échanges bilatéraux ne dépasse pas 7 %. Intervenant lors d'une rencontre sur "l'économie et le commerce entre la Chine et le Maroc" tenue au Conseil chinois de promotion du commerce international, M. Maazouz a indiqué que les échanges commerciaux sino-marocains ont connu au cours des trois dernières années une hausse moyenne annuelle de 72 % atteignant 2,5 milliards dollars en 2008, estimant que la part du Maroc (7 %) "demeure en deça des potentialités offertes par l'économie marocaine, surtout sur le marché chinois". "Cette donne nous pousse à renforcer davantage les relations commerciales bilatérales sur une base mutuellement avantageuse, un souhait exprimé par les différents acteurs marocains et chinois que j'ai rencontrés", a-t-il dit. M. Maazouz a également invité le Conseil d'Affaires et de Promotion du partenariat, créé en 2001 par la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et son homologue chinois, à jouer un rôle plus important dans le développement des échanges commerciaux et les investissements porteurs pour les deux pays. Lors de cette rencontre qui s'est déroulée en présence de l'ambassadeur du Maroc à Pékin, M. Jaafar El Alj Hakim, le ministre a mis l'accent sur les opportunités offertes par l'économie marocaine aux investisseurs et hommes d'affaires chinois et sur la compétitivité de ses produits agricoles, miniers et industriels, évoquant les plans de développement sectoriels lancés par le Royaume dans le but de diversifier l'offre marocaine en terme d'exportations et de promouvoir l'investissement dans le secteurs de l'énergie, les mines, le textile, l'électronique, l'agriculture etc. S'agissant du secteur industriel, a relevé M. Maazouz, le développement des différentes filières est accompagné par la mise en place de plates-formes industrielles intégrées qui offrent des avantages considérables, rappelant les facilités accordées par le Maroc aux investisseurs en matière de foncier, de logistique, du commerce et de formation. Le ministre a ainsi souligné l'importance des incitations fiscales accordées aux entreprises exportatrices installées dans les différentes régions du Royaume notamment l'exonération de l'impôt sur les sociétés au cours des cinq premières années suivant leur création, citant les projets gigantesques réalisés par le Maroc pour développer son économie, entre autres, le complexe portuaire Tanger Med. Après avoir rappelé que le Maroc est un pays traditionnellement ouvert sur le reste du monde, proche géographiquement et culturellement des grands marchés de l'Europe, d'Amérique, du Monde arabe et de l'Afrique, M. Maazouz a indiqué qu'à la faveur des accords de libre échange signés par le Royaume, les produits fabriqués au Maroc sont exonérés des droits de douane à l'UE, à l'Association européenne de libre échange aux USA, en Turquie et dans certains pays arabes. Pour sa part, le président du conseil chinois de promotion du commerce international, M. Wan Jifei a affirmé que les relations économiques et les échanges commerciaux sino-marocains ont connu ces dernières années un développement rapide et une dynamique grâce à la multiplication des contacts entre les hommes d'affaires des deux pays, ajoutant que depuis 2002, les échanges ont enregistré un taux annuel de croissance de 20 %, atteignant 2,8 milliards de dollars en 2008. M. Jifei qui a indiqué que la Chine est devenue le troisième partenaire commercial du Royaume, a souligné que les entreprises chinoises sont aujourd'hui présentes avec force sur le marché marocain notamment dans les domaines des infrastructures et des télécommunications, ce qui contribuera à la promotion de la coopération économique entre les deux pays. Reconnaissant l'existence d'un déséquilibre dans les échanges bilatéraux, la balance étant de loin en faveur de la chine, le responsable chinois a relevé que le président chinois avait, au cours de sa visite en 2006 dans le Royaume, proposé certains points pour surmonter ce problème notamment l'augmentation des importations chinoises vers le Maroc et l'encouragement des entreprises chinoises à investir au Maroc dans les secteurs de l'agriculture, l'infrastructure, la pêche maritime et l'énergie. M. Maazouz a entamé lundi une visite en Chine, au cours de laquelle il devrait rencontrer des responsables chinois pour examiner les moyens de promouvoir les relations commerciales entre les deux pays.