Mezouar au Parlement : «je regrette, je ne pourrais vous donner de chiffres. Je ne les ai pas parce que le responsable de l'Agence se trouve à l'étranger». Salaheddine Mezouar a passé un mauvais après-midi mercredi dernier à la Chambre des conseillers. Et pourtant, sa journée a débuté avec la présentation de chiffres en vert de certains secteurs de l'économie nationale. Tout commence avec une question du groupe socialiste sur la réalisation des projets inscrits dans le cadre du Millenium Challenge Corporation (MCC), presque deux ans (septembre 2008) après l'entrée en vigueur de ce programme. Faut-il rappeler que le Maroc a bénéficié de la part de l'administration de George Bush d'une aide conséquente avoisinant les 700 millions de dollars. Dans sa réponse, le ministre des Finances a commencé par rappeler l'importance du MCC et son impact sur l'économie marocaine, énumérant les secteurs qui bénéficient de l'aide américaine avant de lancer à la salle «je regrette, je ne pourrais vous donner de chiffres. Je ne les ai pas parce que le responsable de l'Agence se trouve à l'étranger». Le devoir accompli, il s'assoit en attendant le commentaire de la députée USFP, Salwa Karkri Belkziz mais c'était sans compter avec la présence de Mustapha Ramid. Le président du groupe du PJD à la Chambre des représentants ne pouvait rater pareille occasion. Reprenant à son compte le regret du ministre, il annonce dans une brève intervention qu'il regrette non sans ironie «les propos du ministre». Il s'assoit et cède la parole à Salwa Karkri. Cette dernière a rappelé au titulaire du portefeuille des Finances, l'engagement du Maroc à réaliser tous les projets figurant dans le MCC d'ici le 14 septembre 2013, date de la fin du programme. Dans le cas le contraire, la députée a rappelé, encore une fois, que Rabat devrait rembourser la totalité de l'aide américaine. C'est-à-dire les quelques 700 millions de dollars. Cet incident a visiblement dérangé Salaheddine Mezouar pour la suite de son passage à la séance des questions orales du mercredi. Il s'est contenté de donner des réponses sans user de son droit de répliquer aux commentaires des députés. m.j Ramid ne pouvait rater pareille occasion. Reprenant à son compte le regret de Mezouar, il annonce dans une brève intervention qu'il regrette non sans ironie «les propos du ministre».