L'initiative «Bidaya» du RNI est une marocanisation d'un modèle qui marche très bien dans d'autres pays. (Suite de la page Une) …Auparavant, le parti compte tirer le plus grand profit du marketing politique. Il dispose de suffisamment de moyens et de ressources pour inaugurer une nouvelle manière de faire de la politique. Seul le PJD avait tenté, d'une manière aussi gauche que populiste, une action d'une telle ampleur en faisant le forcing politique pour faire aboutir un texte de loi sur les produits financiers alternatifs. Question, pourquoi le RNI ne choisit-il pas la méthode la plus facile en faisant passer sa proposition en tant que projet de loi, comme l'ont souvent fait les partis au gouvernement ? Difficile de répondre, dans l'absolu. A moins que le RNI n'ait pas suffisamment confiance en la cohésion de l'équipe gouvernementale, auquel cas il ne se risquerait pas à proposer un texte qui n'aurait aucune chance de passer en Conseil de gouvernement. Ou alors, le parti de la Colombe capitalise beaucoup sur les retombées en matière de communication et marketing de son initiative pour laisser un autre parti, l'Istiqlal notamment, en récolter tous les lauriers. Avec tout ce que cela suppose en termes de potentiel électoral à seulement deux ans des échéances de 2012. Bref, dans les faits, le RNI n'apporte rien de nouveau. Le parti qui a monté une commission ad-hoc pour cogiter sur la question n'a fait que «marocaniser» une expérience qui marche ailleurs, en France, aux USA et même en Turquie. D'abord en lui donnant un nom voulu marocain : «Bidaya». Son initiative, le parti la qualifie de populaire, destinée à une cible très large qui compte aussi bien les jeunes en quête d'emploi que les artisans, les salariés (qui exercent des activités complémentaires à leur travail de base) et même les retraités. Techniquement, à toutes ces catégories, des sans-emploi et ceux qui exercent des activités hors du circuit économique formel, le RNI propose un outil pour créer leur entreprise en un clin d'œil. Point de guichet unique encore moins de tracasseries administratives. La procédure devrait se faire sur un site Internet dédié. Une fois cette étape franchie, le nouvel entrepreneur pourra se lancer dans son affaire. L'Etat devrait lui garantir une exonération complète de la TVA et une fiscalité très allégée. L'impôt sur les sociétés et les cotisations sociales, cumulés, ne devraient pas excéder 10% du chiffre d'affaires encaissé. L'intéressé s'acquitte, ainsi, en même temps de ses impôts et ses charges sociales et aura droit à une couverture médicale, en sus. Seules limites, l'entreprise doit forcément être à actionnaire unique et le chiffre d'affaires plafonné à 120.000 DH par an pour les entreprises de prestation de services et 240.000 DH pour celles commerciales. Des mesures incitatives devraient être engagées en faveur des sociétés qui traiteraient avec ces nouvelles structures. La commission ad hoc créée par le RNI et chapeautée par les députés Mbarka Bouaida et Chafik Rachadi, s'est déjà assurée l'aval des compagnies d'assurance pour accompagner le volet social de l'initiative. tahar abou el farah