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Egypte : l'impuissance d'Obama
Publié dans Le Soir Echos le 26 - 08 - 2013

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Dans ma dernière tribune, je soulignais la forte probabilité que l'été en Egypte soit celui de tous les dangers suite au coup d'état perpétré par l'armée contre Mohamed Morsi. Force est de constater que la situation actuelle correspond à ce que je craignais, voire qu'elle surpasse ma prévision, de par l'intensité du drame qui se joue en ce moment. Même s'il est toujours difficile d'avoir des données précises, il est avéré que plusieurs centaines de personnes ont été tuées ces deux dernières semaines dans tout le pays, mais principalement au Caire. Des deux côtés on dénombre des victimes : les partisans des Frères musulmans, qui manifestent en dépit des menaces de l'armée, sont les principales victimes, la plupart étant des civils, mais il y a aussi des assassinats perpétrés contre les symboles du pouvoir en place avec la mort de nombreux policiers mais aussi de civils suspectés de soutenir l'armée. Un climat de guerre civile se fait jour, et le pays s'enfonce chaque jour un peu plus dans le chaos puisque chaque camp campe sur ses positions. Les Frères musulmans veulent ainsi reprendre le pouvoir, rappelant qu'ils ont été élus démocratiquement, tandis que le gouvernement de transition, qui est en réalité le paravent de l'armée, entend affaiblir considérablement les Frères musulmans, considérés désormais comme des terroristes. Les récentes arrestations des hauts dignitaires de la confrérie démontrent que l'armée ira jusqu'au bout, au prix d'un drame humain évident. Qui plus est, cette dernière semble vouloir afficher de nouveau aux yeux du monde entier son influence renforcée, la décision de libérer l'ancien président Moubarak étant un signal fort. Dans un tel contexte de crise, qui inquiète aussi bien les voisins de l'Egypte soucieux de débordements que les Occidentaux qui craignent (sans doute de façon excessive) une déstabilisation du Moyen-Orient, on est dans l'attente d'une réaction forte de la Communauté internationale. Mais rien ne se passe: l'ONU de par son fonctionnement ne peut au mieux que condamner verbalement les dérives des deux camps tandis que l'Union européenne, de par une diplomatie brouillonne car polyphonique, ne pourra jouer que sur le levier économique pour faire pression sur l'Egypte. Or, cet outil ne saurait être efficace puisque le Qatar aide à hauteur de 7 milliards de dollars les Frères musulmans tandis que l'Arabie saoudite soutien l'armée avec une enveloppe supérieure à 10 milliards de dollars...
Tous les regards se tournent donc vers les Etats-Unis et le Président Obama, Prix Nobel de la Paix en 2009, mais il semble bien que l'influence américaine sur les affaires égyptiennes ne soit plus ce qu'elle était autrefois, même si l'Egypte demeure le pays avec Israël qui bénéficie le plus des aides financières américaines (celles-ci ont cependant été divisées par dix en deux décennies). Certes, le Président Obama a décidé d'annuler les prochaines manœuvres militaires Egypte-USA prévues en septembre et qui avaient lieu tous les deux ans depuis 1981, mais cela relève seulement du symbolique. Dans ses déclarations de la mi-août, le Président Obama a bien pris soin de condamner les deux camps, demandant « aux autorités égyptiennes de respecter les droits universels de son peuple » mais exigeant aussi que les partisans des Frères musulmans « manifestent pacifiquement ». Il a ajouté qu'en raison des événements, « la coopération traditionnelle ne peut pas continuer ainsi », mais sans entrer dans les détails, ce qui aurait pourtant donné de la force à son argumentaire. Plusieurs analystes y ont vu une allusion à l'aide américaine qui se porte chaque année à plus de 1.3 milliards de dollars, mais l'Administration Obama a immédiatement démenti toute décision à ce sujet, consciente que la pression financière n'a plus l'importance d'autrefois. C'est un coup dur pour le Président Obama qui se voit ainsi accusé par les deux camps de prendre parti pour l'adversaire, accusé par ses opposants républicains de manquer de fermeté et d'être inactif. Mais les Etats-Unis peuvent-ils demeurer « le gendarme du Moyen-Orient » ? C'est peu probable : l'Arabie saoudite et le Qatar, avec leurs réseaux et leur puissance financière, sont les vrais décideurs dans la région, même s'il faut prendre en compte également l'Iran. De plus, la priorité pour les Etats-Unis est d'à la fois assurer son approvisionnement énergétique en pétrole mais aussi de protéger son allié israélien, inquiet du pouvoir des Frères musulmans en Egypte. Le Président Obama est donc bloqué, condamné à renier son impératif moral et humaniste au nom de la RealPolitik et des intérêts américains dans la région. Ces derniers sont dans tous les cas fragilisés, la région connaissant des crises de différentes nature et ampleur (Tunisie, Libye, Egypte, Syrie, Iran...) avec un refus accru de l'ingérence américaine, et occidentale en générale, dans les affaires des pays du Moyen-Orient. Les cartes du pouvoir sont assurément redistribuées.


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