Vous êtes ici : Actualités / A La Une / Le journal Le Monde et l'affaire « Danielgate » « Calomniez, Calomniez, il en restera toujours quelque chose », écrit le philosophe anglais, Francis Bacon (1561-1626), qui, victime de calomnies, fut emprisonné et privé de toutes ses dignités. La haine et des coups tordus en furent la cause. Cette méthode de déstabilisation basée sur la calomnie a fait depuis son chemin. Dans l'affaire dite « Danielgate », le journal Le Monde l'a pratiqué jusqu'à l'écœurement pour porter préjudice à l'image du Maroc et à ses institutions. Mais, bien mal lui en a pris. Dans cette détestable affaire de nombreuses digues ont cédé. Des lacunes et des dysfonctionnements importants ont été révélés. Sur le plan de l'information, c'est un torrent d'encre et d'images qui s'est déversé dans les canaux médiatiques et les réseaux sociaux charriant toutes sortes de rumeurs et d'inepties. Dans une pareille situation de chaos il était plus logique de voir un journal de la trempe du Monde garder hauteur et sérénité pour démêler le vrai du faux et jouer ainsi son traditionnel rôle de « référence ». Malheureusement, c'est la calomnie qui s'est imposée (article du 5 août) à la rédaction du journal en guise de ligne éditoriale. El Pais espagnol, tel le mouton de panurge, ne pouvait s‘empêcher de s'engouffrer dans cette brèche et donner libre cours à son procédé préféré : la désinformation. Ainsi, une fois de plus, mais une fois de trop, les deux publications se révélèrent des vigies partiales guettant le moindre faux pas du Maroc pour dénigrer ses institutions et porter atteinte à ses intérêts. Durant plusieurs jours, elles se sont acharnées à brouiller les pistes et à alimenter la polémique en informations invérifiables faisant ainsi fi des règles les plus élémentaires de la déontologie journalistique. Rien, ni la réactivité du Monarque qui permit de rattraper l'erreur en annulant (le 4 août) la mesure de grâce incriminée, ni les gestes courageux qu'Il a su rapidement prendre en recevant les familles des victimes et en destituant les responsables de la méprise, ne pouvait les dissuader de changer d'angle de tir. Au contraire, ce sont des questions sans rapport direct avec l'affaire qui ont été valorisées et propagées. Il n'était nul besoin d'être devin, ou lecteur du Francis Bacon et de Machiavel, pour voir ce qui se tramait derrière cette manière biaisée de traiter l'événement. Ce sont des coups bas et de la désinformation véhiculant toutes sortes d'insinuations et de contre-vérités, destinées avant tout à semer le trouble et dévier l'affaire vers un terrain épineux et dangereux, qui furent mises en scène. Des scénarios, à la James Bond, ont été distillés à l'opinion publique. Le dépravé pédophile espagnol y jouait le rôle d'un ex-agent de renseignement, libéré dans le cadre d'un échange dicté par la raison d'Etat. Pour donner à ces allégations un supplément de mystère et de suspens, il fallait trouver des personnages plus consistants et incontestés. C'est un Conseiller royal, un Ambassadeur espagnol et quelques autorités ministérielles (La Justice) qui seront intégrés au scénario. Cette manière de traiter une affaire particulière, dont la gravité n'échappait à personne, est tout simplement détestable ; elle ne fait nullement honneur à ses instigateurs. Dans cette affaire de pédophilie, le Monde et El Pais n'ont pas hésité à recourir aux ficelles les plus viles du métier pour rendre l'implication et la compromission d'institutions nationales plus grande que de raison, dans le seul but de nuire à leur réputation et d'induire les opinions publiques internationales en erreur. Cela dépasse en indignité le traitement médiatique réservé en France à l'affaire Outreau (éclatée le 22 février 2001), une affaire pénale d'abus sexuel sur mineur, devenue l'exemple même du manque de professionnalisme et de la gestion chaotique d'un fait-divers par une presse, en quête du sensationnel, qui a bafoué les principes de base du journalisme, en particulier le recoupement des informations, la vérification et la protection des sources. Mais, n'en déplaise aux rédactions du Monde et d'El Pais, il ne restera de leurs manœuvres calomnieuses qu'un pâle souvenir. Celui de médias qui voulurent semer le trouble et la division dans un pays qui a su résister aux tempêtes qui sèment la mort et la désolation dans différentes régions du monde arabe. Il restera dans la mémoire des marocains le souvenir de journaux qui tentèrent dans un moment délicat de les pousser vers le pire des scénarios – la révolte- pour satisfaire le désir de rédactions voulant ouvrir un autre front du « printemps arabe » dans un pays tourné vers son développement et avançant avec mesure sur la voie de la construction de l'Etat de droit. Ce qui restera, n'en déplaise au Monde et à El Pais, c'est le souvenir d'une Monarchie Chérifienne à l'écoute des aspirations du pays, prompte à réagir et à trancher pour remettre les choses à l'endroit et réparer les fautes indûment commises. Ce qui restera de cette affaire mettant en scène un malade sexuel qui commit l'irréparable, c'est l'intelligence d'une société civile consciente de ses responsabilités à un moment charnière de son histoire, qui refusa de tomber dans le piège que lui tendaient les ennemis de la stabilité du Maroc. Quant aux Unes du Monde et d'El Pais sur l'affaire « Danielgate », elles seront un jour citées dans les écoles du journalisme comme l'exemple d'un traitement léger et partiel d'un événement sensible. C'est donc Hubert Beuve-Méry, fondateur du Monde (1944), qui doit se retourner dans sa tombe, lui qui faisait du recoupement de l'information et de sa vérification des principes sacrés du métier du journaliste. Au-delà, ce sont les propriétaires du groupe le Monde (Xavier Niel, Pierre Bergé...) qui doivent s‘inquiéter de la légèreté avec laquelle leur journal a abordé cette affaire ; une légèreté surprenante, dépassant l'entendement et le tolérable.