Vous êtes ici : Actualités / A La Une / Le commerce extérieur perd du poids A l'épreuve de la crise mondiale et des ondes de choc du Printemps arabe, le commerce extérieur du pays affiche des contreperformances qui traduisent la fragilité d'une économie vulnérable aux chocs extérieurs. Dans sa dernière publication, l'Office des changes fait état d'un reflux du volume des échanges extérieurs de l'ordre de 2,8% à 327,2 MMDH à fin juillet 2013, en glissement annuel. Aussi bien les importations que les exportations sont restées fidèles à leur tendance baissière observée depuis plusieurs mois. Les premières se sont contractées de 3,5% à 220,6 MMDH. Au moment où les secondes ont perdu 1,7% de leur valeur pour se situer à 107,3 MMDH. Ces indicateurs préliminaires informent sur les contrecoups qu'a subi la croissance économique essentiellement centrée sur les importations avec le repli de la demande étrangère. Mais pas seulement. La demande intérieure, un des principaux moteurs de la croissance, n'est pas en reste. «La croissance de la demande intérieure serait restée terne au deuxième trimestre 2013, pénalisée par la baisse de l'investissement productif, qui aurait atteint -2,7%, au lieu de +4,6%, une année auparavant», note le HCP dans sa dernière note de conjoncture. Ce constat est corroboré par la hausse du taux de chômage s'établissant à 8,8% contre 8,1% une année auparavant, soit une accentuation du nombre de chômeurs de 100 000 personnes, toujours selon le HCP. Résultat du repli des capacités de production de la machine économique comme l'illustre assez bien le retrait de la consommation énergétique. D'ailleurs, sa part dans le total des importations au cours des sept premiers mois de l'année en cours est passée à 25% après plus de 27% à la même période de l'année dernière. Toujours selon l'Office des changes, la facture énergétique s'est allégée davantage gagnant ainsi 8,9% pour se chiffrer à 55,6 MMDH. Il en est de même pour la facture alimentaire qui s'est atténuée de 7,1% s'établissant à 22,4 MMDH. le textile et le cuir ont vu leur vente à l'étranger baisser Le gouvernement pénalisé par les charges exorbitantes de la caisse de compensation devrait donc pousser un ouf de soulagement en gagnant ainsi près de 7 MMDH en comparaison annuelle sur les deux postes clés des achats en provenance de l'étranger. Toutefois ce gain comptable ne sert à rien, surtout en ce qui concerne le volet énergétique, les intérêts et les avantages industriels du pays. La réalité industrielle est telle que les secteurs traditionnels comme les phosphates ou encore le textile et cuir ont vu leurs ventes à l'étranger baisser. Les expéditions de phosphates et dérivés ont totalisé 23,2 MMDH, soit une chute de 18,3%. Empruntant la même courbe descendante, les exportations de textile et cuir ont perdu 3,8% pour se situer à 19,5 MMDH. Tandis que les secteurs de la sous-traitance industrielle affichent un essor remarquable pour ne citer que les cas de l'automobile (+18,4% à 17,4 milliards) et de l'aéronautique (+25,3% à 4,5 milliards). Cela traduit «généralement des taux élevés des investissements, plutôt que des gains importants de productivité», selon les experts de la BAD. Par ailleurs, la tendance des principaux postes de la balance courante est à manier avec prudence reflétant les contreperformances des flux financiers extérieurs. Les recettes voyages se sont chiffrées à plus de 29,7 MMDH en contraction de 3,6%. Pour leur part, les recettes MRE ont enregistré une dépréciation de 0,8% à plus de 32 MMDH. En revanche, les flux des investissements directs étrangers se sont inscrits en appréciation de 26,1% à 19,1 MMDH.