Vous êtes ici : Actualités / A La Une / Aya, grand écran Directement inspirée de la BD à succès, Aya de Yopougon signée Marguerite Aboué en 2005 et récompensé par le prix du Premier album au Festival international de la bande dessinée d'Angoulême. Aujourd'hui, l'héroïne née sur les planches de dessin, prend vie et effet, sous la forme d'un film d'animation, au titre éponyme. Sorti en salle le 17 juillet dernier en France, Aya de Yopougon se situe dans le bouillonnant quartier Yop City des années 70, en Côte d'Ivoire (Yop la boum), car il s'agit alors d'un endroit prospère où se côtoient un univers cosmopolite. « De nombreuse communautés y étaient installées. Et Yopougon, c'était ça- un lieu où vivaient des Sénégalais, des des Ivoiriens, des Camerounais, des Burkinabés etc… et où chacun trouvait sa place. Le héros de ce film, c'est avant tout ce quartier qui me fait penser à Paris, où se côtoient des populations de toutes origines et de toutes classes sociales », a déclaré au Soir-Echos, Marguerite Aboué, lors de l'avant-première. On aime la veine humoristique, qui traverse le film d'un bout à l'autre et surtout la galerie de personnages haut en couleurs et en gouaille, que l'on découvrait déjà dans la BD. On est conquis par le défilé d'images de spots publicitaires de l'époque, qui surgissent avec vitalité au milieu de scènes de vies propres aux familles de ce faubourg débordant d'énergie d'Abidjan, alors capitaleéconomique en plein essor. Au trait bien senti de l'animation, qui porte avec justesse, les héros : Aya, sa petite soeur Akissi, Ignace, leur père, Bintou et Adjoua, les copines d'Aya. Le scénario est écrit par Marguerite Aboué, auteure franco-ivoirienne et Clément Oubrerie, qui a également réalisé les dessins. Carton surprise, le concert de voix qui traduisent tour à tour les accents du brassage africain, incarné en temps réel par les comédiens qui ont posé leurs voix sur ces attachants personnages : Aïssa Maïgua ( Mali-Sénégal alias Aya), Jacky Ido (Bukina Faso alias Ignace), Tatiana Rojo (Côte d'Ivoire alias Adjoua), Tella Kpomaou (Bénin alias Bintou). Pour la comédienne Aïssa Maïgua, (plantureuse liane qui promenait déjà sa grâce, dans « Les Poupées russes» de Cédric Klapish en 2006 et surtout « Bamako» d'Abderrahmane Sissako, qui lui vaut alors une nomination aux César dans la catégorie meilleur espoir féminin), « Aya, c'est la porte d'entrée vers l'univers de Yop City ! ». « C'est une lycéenne qui a envie de faire des études, et de devenir médecin. Elle a une conscience féministe et rêve de manière très concrète, d'émancipation des femmes et des classes les moins aisées. Ce qui me touche chez elle, , c'est qu'elle n'est ni en rupture avec son environnement, ni tiraillée entre l'Afrique et le monde occidental : elle se sent très bien dans sa famille, à l'aise dans sa fratrie, et très entourée par ses copines », précise Aïssa Maïgua, poursuivant : « Dans le même temps, elle souhaite servir la société dans laquelle elle vit et développer ses propres capacités » Quant à la B.O, elle est à l'image de ce film, joyeuse, pêchue, entraînante. Un film qui tord de plus, le cou aux clichés misérabilistes au sujet du continent noir, car l'histoire se déroule à une période où l'économie ivoirienne était des plus florissantes, le niveau de vie y était même envié dans l'Afrique de l'ouest. Considéré tel qu'un véritable eldorado dans la région , il était devenu une terre d'immigration africaine. Beau dessein positif pour l'Afrique en une bouffé d'air légère et drôle.