Vous êtes ici : Actualités / A La Une / Syrie : un gouvernement en exil Face au statu quo sur le terrain, l'opposition syrienne, aussi divisée soit-elle, n'entend pas baisser les bras. Le chef de la Coalition Nationale Syrienne, Ahmed Jarba, a déclaré, mardi, que la Coalition s'apprête à mettre sur pied, et ceci dans la deuxième quinzaine du mois d'août, un gouvernement syrien en exil. « Le chef de ce gouvernement serait choisi par consensus ou par vote parmi plusieurs candidats en lice », a-t-il ajouté. Ahmed Jabra a fait cette déclaration à Doha, capitale du Qatar, l'un des principaux pays qui soutiennent la rébellion syrienne. Il devait lors de sa visite rencontrer le nouvel émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, afin de lui demander « une assistance militaire, humanitaire et un soutien politique ». Ahmed Jarba a aussi rappelé que « la Coalition est prête à participer aux négociations de paix à condition qu'elles s'appuient clairement sur la mise en œuvre du communiqué de Genève et la formation d'un gouvernement de transition avec l'intégralité du pouvoir exécutif, y compris le secteur militaire et les services de sécurité ». Sur le terrain, les réalités sont inchangées. L'armée syrienne poursuit son offensive sur plusieurs bastions de la rébellion. Dans la région d'Alep, sept fillettes et trois femmes ont été tuées dans un raid de l'aviation militaire du régime contre une mosquée de la localité d'Anadane, a indiqué l'OSDH (Observatoire Syrien des Droits de l'Homme). Les violences empêchent l'ONU de répondre aux besoins alimentaires Dans le nord du pays, la principale milice kurde en Syrie a appelé mardi à la mobilisation générale contre les groupes djihadistes, à la suite de l'assassinat du dirigeant kurde Isa Huso, selon la même source. Cet appel, sans précédent, lancé par les comités de protection du peuple kurde (YPG) invite « tout ceux qui peuvent porter des armes à rejoindre leurs rangs, a précisé l'OSDH. Soulignons que les YPG sont considérés comme la branche armée du Parti de l'union démocratique (PYD), la ramification en Syrie du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme « terroriste » en Turquie. Pour rappel, les milices kurdes affrontent depuis deux semaines des combattants djihadistes pour le contrôle de localités dans le nord-est de la Syrie et ont affirmé leur intention de constituer une région autonome temporaire. Par ailleurs, le Programme alimentaire de l'ONU (PAM), a indiqué, en début de semaine, qu'il n'a réussi à atteindre que 2,4 millions de personnes en Syrie au mois de juillet, au lieu des 3 millions prévus. Cela est dû, selon le porte-parole du PAM, à la violence du conflit sur le terrain. « De nombreuses zones sont devenues inaccessibles à cause de l'extension des combats, ce qui entrave la distribution de nourriture », a expliqué l'organisation. Le PAM a également annoncé avoir besoin de 29,3 millions de dollars par semaine pour aider 7 millions de Syriens dont 4 millions à l'intérieur du pays et 3 millions réfugiés dans les pays voisins.