Vous êtes ici : Actualités / featured / Benkirane boudé par les députés La séance mensuelle de questions orales au chef du gouvernement fait l'objet d'un boycott de la part de l'opposition depuis trois mois déjà. Mais cette fois-ci, c'est le groupe istiqlalien, toujours dans la majorité, qui décide également de boycotter la séance. Le boycott de l'Istiqlal a été décidé, selon un communiqué du comité exécutif du parti, « à l'attaque abusive qu'avait menée le chef du gouvernement à l'égard du groupe parlementaire de l'Istiqlal à la Chambre des conseillers », le 26 juin dernier. Intervenant lors de la séance, le président du groupe parlementaire PJD, Abdellah Bouanou, a rappelé que la proposition de la question à l'ordre du jour, à savoir la situation des MRE, émanait du groupe istiqlalien. Bouanou a critiqué l' « absence d'engagement politique » que reflète cette action, craignant ainsi le désengagement des députés istiqlalien des autres activités à la Chambre des Représentants. Le communiqué du comité exécutif précise toutefois que les députés de l'Istiqlal continueront de voter pour les propositions de lois émanant des groupes de la majorité gouvernementale jusqu'à ce qu'une nouvelle coalition se forme. Malgré son retrait du gouvernement et son intention de rejoindre l'opposition, l'Istiqlal demeure membre de la majorité parlementaire, jusqu'à la formation d'une nouvelle coalition gouvernementale. Le règlement interne bientôt finalisé Il s'agit du troisième boycott de la séance mensuelle de questions orales accordées au chef du gouvernement de la part des groupes de l'opposition. Le terme « boycott » ne semble pas être du goût de l'opposition qui préfère parler de « non-participation ». Contacté par Le Soir échos, le président du groupe parlementaire socialiste, Ahmed Zaidi, indique que « les raisons sont les mêmes : rien n'a changé depuis, il n'y a donc aucune raison pour que nous changions de position ». Le 31 mai dernier, lors du premier boycott, Zaidi, désigné pour l'occasion porte-parole des groupes de l'opposition avait adressé au Chef du gouvernement, lors d'un point d'ordre en début de séance, les raisons de la « non-participation » de l'opposition à cette séance. Refuser de participer aux séances mensuelles représente, pour l'opposition, une nouvelle approche de revendication de ses réserves aux travaux de cette séance. Des réserves qui datent, selon Ahmed Zaidi, depuis la première séance du genre, il y a plus d'un an. Ce boycott intervient pourtant alors que le nouveau règlement interne de la Chambre des représentants a été voté la semaine dernière en commission. Les divergences persistent entre opposition et majorité, notamment quant au temps de parole accordée lors de la séance mensuelle. À ce jour, un tiers du temps de parole est accordé aux groupes de la majorité, un autre tiers aux groupes de l'opposition, et enfin un tiers du temps de parole au chef du gouvernement en plus de 10 minutes additionnelles. Pour le chef du groupe parlementaire socialiste, Ahmed Zaidi, la répartition de temps de parole n'est pas anodine puisqu'il s'agit également d'une question de visibilité médiatique. S'adressant vendredi au chef de l'exécutif, Ahmed Zaidi a déclaré que « l'opposition paraît faible et faillant à son devoir parce qu'elle a un temps de parole limité ». Contacté par Le Soir échos, Abdellah Bouanou déclare : « Nous avons déjà réagi aux raisons de ce boycott. D'ailleurs la Constitution est claire là-dessus. L'article 10, relatif aux prérogatives de l'opposition, lui accorde une participation proportionnelle à sa taille ». Le nouveau règlement interne devrait être voté dans les semaines à venir avant d'être approuvé ou non par le Conseil constitutionnel. « Nous attendons la décision du Conseil constitutionnel au sujet du règlement interne. La décision ultime lui revient », poursuit Bouanou. Ghellab dans la ligne de mire du PJD Au sujet des divergences liées à la distribution du temps de parole, Abdellah Bouanou tient à préciser que « le président de la chambre des représentants n'a fourni aucun effort afin de jouer le rôle de médiateur. Aucune réunion avec les présidents des groupes depuis le mois de juin ». Depuis l'annonce du retrait du parti de l'Istiqlal du gouvernement, les députés de la majorité appellent à la démission de Karim Ghellab de son poste de Président de la Chambre des représentants, un poste qui lui aurait été accordé dans le cadre des négociations entre les partis de la coalition gouvernementale. Pourtant, selon l'article 62 de la Constitution, « le Président et les membres du Bureau de la Chambre des Représentants, ainsi que les présidents des Commissions permanentes et leurs bureaux, sont élus en début de législature, puis à la troisième année de celle-ci lors de la session d'avril et pour la période restant à courir de ladite législature » .