Mardi, syndicats, patronat et gouvernement ont pris langue dans le cadre de la Commission technique. Au menu des discussions, qui ont duré environ 6 heures, l'ordre du jour de la réunion de ce vendredi entre les trois parties. La CDT a adopté la politique de la chaise vide. En revanche, les autres syndicats étaient présents à cette réunion. C'est le cas de la FDT. Larbi Habchi assure que sa centrale a appelé «le gouvernement à préparer le champ social avant l'adoption de la loi sur les grèves et ce en donnant son approbation à l'accord de 1987 sur les libertés syndicales et en annulant l'article 288 du Code pénal». Des divergences, comme de coutume, ont marqué cette rencontre. Selon une source syndicale, l'UMT s'est dit foncièrement opposée au projet de loi sur les grèves. La centrale de Mahjoub Benseddik a exprimé des réserves sur la loi sur les syndicats qui a été déposée par le gouvernement à la Chambre des conseillers. Sur ce point, l'UMT est isolée. Logique, ce syndicat a tenu son dernier congrès en… 1994. Encore une fois, le gouvernement a réussi à imposer sa propre cadence aux rounds du dialogue social. Quant aux autres centrales, elles ont dans l'ensemble salué ce projet de loi. De leur côté, les représentants du patronat ont montré les mêmes réserves quant à la hausse des salaires dans le privé. Dans le public, l'équipe de Abbas El Fassi a adopté le terme d'«amélioration des revenus» au lieu de «augmentation des salaires». Un changement qui est tout à fait en phase avec la révision de la grille des salaires. Un projet initié en 2008 par l'ancien ministre de la Modernisation des secteurs publics, le RNIste Mohamed Abbou, et confié ensuite à un bureau d'étude, lequel devra rendre normalement sa copie en septembre prochain. Ce volte-face du gouvernement était, somme toute, prévisible. Nombreux sont les syndicalistes qui nous ont fait part de leurs appréhensions sur cette question. Lors de la réunion de mardi, les représentants des quatre syndicats ont appelé, à l'unisson, l'équipe de Abbas El Fassi à une véritable augmentation des salaires. Mais visiblement, le gouvernement a fait la sourde oreille à cette revendication, d'ailleurs elle ne figure pas sur l'ordre du jour de la réunion de ce vendredi. Encore une fois, le gouvernement a réussi à imposer sa propre cadence aux rounds du dialogue social. Les centrales, comme nous le confirme sous couvert d'anonymat un cadre syndical, sont divisées. Elles ne parviennent pas à accorder leurs violons. C'est le chacun pour soi qui prime. «Preuve en est la réunion du vendredi dernier qui s'est enlisée dans des discussions qui n'ont aucune relation avec les intérêts des salariés», soutient notre interlocuteur.