Le poste de chef de Cabinet au ministère de la Culture est vacant. Oumama Kettani a démissionné. Deux mois après sa venue au département de Bensalem Himmich, cette poétesse quitte les lieux. Les raisons ? Un malentendu avec le ministre. «Vous savez, le chef de Cabinet doit surtout être complice, s'ils ne s'entendent pas, c'est mal parti» confie une source de ce même département dans des propos au Soir échos. Mais ce n'est pas l'unique argument qui a été évoqué au lendemain de son départ. Plusieurs informations sur le recrutement de certains membres de sa famille alors que son statut le lui interdit ont été publiées dans la presse. Mais des sources proches du ministre démentent ces allégations. «Ce n'est pas vrai, Oumama n'a recruté personne, encore moins des membres de sa famille» assure-t-on auprès du département de Bensalem Himmich. Des actions qui n'entreraient pas dans les prérogatives d'un chef de Cabinet lui ont également été reprochées. «Elle se permettait de donner des ordres aux fonctionnaires du ministère», lance une source au ministère ayant requis l'anonymat. «Ce n'est pas tout, elle n'était pas très aimée au ministère à cause de ses comportements excessifs. Pour vous donner une idée, depuis qu'elle a intégré le Cabinet du ministre, son chauffeur personnel a été changé quatre fois, personne ne voulait travailler avec elle car elle leur imposait de venir la chercher chez elle à six heures du matin et ils avaient des horaires impossibles» justifie la même source. Contactée par le Soir échos, la concernée est restée injoignable. Si le départ de Oumama Kettani est justifié par le dépassement de ses prérogatives, les missions d'un chef de Cabinet sont précisées dans un décret qui date de plusieurs années. «Le travail d'un chef de Cabinet est celui de coordonner entre tous les membres du Cabinet, d'organiser l'agenda du ministre, de suivre ses déplacements, il n'est pas son porte-parole mais son bras droit» précise un membre du Cabinet. Néanmoins, le chef de Cabinet ne peut pas dicter des ordres aux employés. «Encore une fois cela empiète sur le travail administratif» souligne une source au département de Bensalem Himmich. Les actions d'un chef de Cabinet doivent se faire en cohérence avec le travail. Il possède en gros une mission de coordinateur». Le statut d'un chef de Cabinet n'est pas rallié à la fonction publique. «Les cabinards» sont dans le staff direct du ministre. Ce ne sont pas des fonctionnaires de l'Etat. Dès que le mandat du ministre touche à sa fin, les membres de son Cabinet doivent plier bagage». Par ailleurs, son successeur peut décider de faire appel aux compétences des membres du Cabinet de son prédécesseur. C'est ce qui est arrivé avec le staff de Touriya Jebrane Krytef. Son successeur, l'actuel ministre de la Culture a décidé de garder certains membres de son Cabinet. Selon le décret précisant les missions des membres du Cabinet et leur statut, un barême fixe leur salaire à environ 12.000 DH en plus des indémnités de déplacement. Les salaires sont puisés dans le budget du ministère. Le salaire du chef de Cabinet est plus élevé puisque qu'il avoisine les 25.000 DH en plus d'un logement de fonction, d'une voiture et des indemnités de déplacement.