Bank Al Maghrib vient de publier la revue mensuelle de conjoncture économique, monétaire et financière du mois d'avril. Il en ressort que les facteurs autonomes de liquidité ont exercé en avril un effet restrictif de 2,5 milliards de dirhams sur les trésoreries bancaires, en relation notamment avec l'amélioration du compte du Trésor auprès de la Banque, et dans une moindre mesure, avec la hausse de la circulation fiduciaire. Compte tenu de l'évolution de ces facteurs et de la légère diminution du montant minimum de la réserve monétaire, le besoin de liquidité des banques s'est établi à près de 66,8 milliards de dirhams au lieu de 64,4 milliards un mois auparavant. Dans ces conditions, le montant des injections de Bank Al-Maghrib a atteint 68 milliards, dont 49 milliards à travers les avances à 7 jours, 15 milliard par le biais des opérations de pension livrée à 3 mois et 4 milliards véhiculés par l'opération des prêts garantis. Parallèlement, le taux interbancaire s'est situé à 3,10% en avril, soit une augmentation de 5 points de base par rapport au mois précédent. Pour leur part, les taux des bons du Trésor à court et à moyen termes, émis sur le marché primaire, ont enregistré des hausses allant de 1 à 4 points de base par rapport aux dernières émissions, à l'exception du taux des bons à 52 semaines qui, en revanche, a diminué de 2 points de base. S'agissant des taux créditeurs, le taux moyen pondéré des dépôts à 6 et 12 mois s'est contracté en mars de 23 points de base, revenant à 3,72%. Les données monétaires relatives au mois de mars indiquent la poursuite de la décélération des rythmes de progression de la masse monétaire et du crédit bancaire, qui se sont situés à 2,6% et à 2,1% respectivement. L'évolution de l'agrégat M3 recouvre un repli des taux d'accroissement annuels de la monnaie scripturale et des dépôts à terme, une légère accélération des taux des placements à vue et de la circulation fiduciaire, ainsi qu'une poursuite de la contraction des titres des OPCVM monétaires. Ralentissement du crédit bancaire S'agissant du crédit bancaire, son ralentissement serait attribuable aux effets d'une conjoncture défavorable et des incertitudes entourant les perspectives de croissance de l'activité économique, relève la Banque Centrale. Il reflète notamment la contraction de 1,3% des crédits à l'équipement et la décélération de 5,1% à 0,9% des facilités de trésorerie et de 2,3% à 0,9% des prêts immobiliers. Les créances en souffrance ont enregistré une hausse de 9,2% en mars, après 5,7% un mois auparavant. Quoi qu'il en soit, sur le marché boursier, l'activité continue de montrer des signes de redressement, avec l'appréciation des cours et l'augmentation de volume des transactions en avril. L'indice MASI s'est apprécié de 1,2% d'un mois à l'autre, ramenant ainsi sa contre-performance à 2,3% depuis le début de l'année, tandis que la capitalisation boursière s'est accrue de 1,7% par rapport à mars 2013, totalisant 439 milliards de dirhams. Le volume de transactions est passé à 5,1 milliards de dirhams, en augmentation de 2,6 milliards par rapport au volume du mois précédent. Au niveau du marché de la gestion d'actifs, l'encours des OPCVM, valorisé au 19 avril, s'est renforcé de 7,8% en glissement mensuel, en faveur de l'augmentation des fonds monétaires de 17,1 milliards.