Le dernier bilan du double attentat en Syrie était, hier, à l'heure où nous mettions sous presse, d'au moins 40 morts et 100 blessés, dont 29 dans un état grave. Les attaques ont eu lieu près de la mairie de Reyhanli située à quelques kilomètres d'un important poste-frontière avec la Syrie. C'est l'attaque la plus meurtrière enregistrée en Turquie depuis plusieurs années et notamment depuis le début du conflit dans la Syrie voisine, il y a plus de deux ans. En effet, samedi, deux attentats ont ensanglanté cette ville située au sud de la Turquie, à huit kilomètres de la frontière syrienne. Deux véhicules ont explosé devant la Mairie et La Poste de cette localité de 60 000 habitants de la province de Hatay. Des réfugiés syriens pourraient être parmi les victimes. L'ONU, comme le Maroc, les Etats-Unis ou encore la France ont condamné cette attaque. Il faut également ajouter qu'en début de soirée(samedi), une troisième déflagration est survenue dans un quartier de logements collectifs à plusieurs centaines de mètres du centre-ville. Damas dément toute implication Le lien n'a pas été fait avec le double attentat à la voiture piégée. « La troisième explosion était l'explosion du réservoir de carburant d'une voiture. Elle n'a rien à voir avec les événements », a affirmé le ministre de l'Intérieur turc, Muammer Güler, sans faire état de victimes dans cette dernière déflagration. La puissance des déflagrations du double attentat a provoqué de graves dégâts notamment sur la mairie de la ville et engendré une coupure d'électricité dans toute la région avoisinant Reyhanli. Pour l'heure aucune revendication n'a été faite mais c'est Damas qui est pointé du doigt. « Les personnes et l'organisation qui ont mené l'attaque ont été identifiées. Il a été établi qu'elles étaient liées à des organisations soutenant le régime syrien et ses services de renseignement », a déclaré le ministre de l'Intérieur. Le vice-Premier ministre, Besir Atalay, a, quant à lui, précisé que les auteurs de l'attentat ne venaient pas de l'autre côté de la frontière, mais se trouvaient en Turquie. Force est de noter que la Turquie soutient les rebelles syriens et a appelé le président Bachar el-Assad à quitter le pouvoir. Ankara accueille sur son sol 400 000 Syriens, dont la moitié dans des camps de réfugiés. Toutefois, Damas dément toute implication. « La Syrie n'a pas commis et ne commettra jamais un tel acte car nos valeurs ne nous le permettent pas », a affirmé le ministre syrien de l'Information, Omrane al-Zohbi, dans une conférence de presse retransmise à la télévision publique.