Les électeurs pakistanais ont bravé, samedi, les menaces des talibans et sont allés voter dans le cadre des élections législatives, jugées cruciales pour ce pays de 180 millions d'habitants. La participation à ce scrutin a été de près de 60%, soit le taux le plus élevé enregistré depuis 1977, selon la commission électorale (ECP). Plus de 86 millions de Pakistanais ont été appelés à renouveler les députés du Parlement fédéral et des assemblées provinciales dans ce scrutin historique pour la consolidation de la démocratie dans un pays qui a vu trois gouvernements civils renversés par les militaires depuis sa création en 1947. Néanmoins, les talibans pakistanais du TTP, opposés à ce scrutin jugé non islamique, ne sont pas restés en marge du scrutin. Au total, ils ont tué au moins 26 personnes le jour du vote dans des attentats dont notamment celui de Karachi( Au moins onze morts et plusieurs blessés). Pour l'heure, c'est l'ex-Premier ministre, Nawaz Sharif qui revendique la victoire. Après le dépouillement de plus de la moitié des bulletins de vote, les chaînes pakistanaises notamment donnaient une large victoire au parti de l'ancien chef du gouvernement avec plus de 115 sièges sur les 272 députés élus directement. Défis « Les résultats continuent de tomber mais nous avons déjà la confirmation que note parti va émerger comme le principal parti. J'invite tous les partis à s'asseoir autour d'une table avec moi pour résoudre les problèmes du pays », a déclaré Nawaz Sharif à ses partisans réunis à Lahore, la deuxième ville du Pakistan. Il faut souligner que Nawaz Sharif, 63 ans, avait été renversé en 1999 par le général Pervez Musharaf. Contraint à l'exil, il décide finalement de rentrer au pays en 2007 pour redonner vie à sa formation politique, le PLM-N, jugé très proche des islamistes. Son principal concurrent, le Mouvement pour la Justice (PTI) de l'ex-star du cricket Imran Khan qui a enthousiasmé les jeunes et les classes moyennes en promettant de mettre fin à la corruption dans le pays, a concédé sa défaite nationale. Si sa victoire est confirmée, Nawaz Sharif devra s'atteler à la crise énergétique que traverse le Pakistan, négocier avec les talibans pour qu'ils déposent les armes et aussi lutter contre la corruption.