L'agression sexuelle dont a été victime la petite Wiâm continue de susciter l'émoi et surtout la colère et l'indignation. Un collectif composé d'animateurs télé, d'artistes et d'acteurs associatifs a décidé d'organiser une marche baptisée la « Marche blanche » dimanche prochain à Casablanca pour dénoncer cet acte odieux. Cette initiative vise également à dénoncer la banalisation de telles violences faites aux enfants. « Notre objectif est d'alerter la population sur tels actes. Wiâm n'est pas la seule petite victime de ce type de crimes. Des centaines d'enfants, dont l'histoire n'est pas médiatisée, subissent régulièrement viols et violences dans un silence assourdissant, voire une indifférence qui ne peut qu'encourager la banalisation de tels actes. Ces crimes ne doivent plus se produire au Maroc », dénoncent dans un communiqué les promoteurs de cette initiative. Un appel du cœur « Marchons pour nos enfants, marchons pour toutes les petites Wiâm du Maroc », tel est le mot d'ordre de cette manifestation dont l'initiateur est le célèbre animateur télé Rachid El Idrissi. « J'agis en tant que papa et citoyen marocain. J'ai une petite fille âgée de 10 ans qui a donc le même âge que la petite Wiâm. Quand j'ai vu les photos de la petite, je me suis dit ça aurait pu être ma fille. C'est la raison pour laquelle j'ai décidé d'organiser cette marche pour ne pas banaliser cette violence envers les enfants », indique Rachid El Idrissi, dans une déclaration au Soir échos. Et de poursuivre : « La violence augmente d'une manière alarmante. Nous ne sommes plus en sécurité. Nous devons tous agir. Il faut arrêter de dire que c'est la responsabilité de l'Etat. Tout citoyen marocain doit apporter sa contribution pour faire face à ce phénomène de pédophilie ». Les promoteurs de la marche ont tenu jeudi matin une réunion avec les autorités locales pour peaufiner les derniers préparatifs de la marche, organisée pour rendre justice d'abord à la petite Wiâm qui se remet doucement de son drame. Le point de rassemblement pour le départ de la Marche est le parking du Paradise à côté du Mégarama à 10 heures du matin. Pour que justice soit rendue Les initiateurs de cette marche veulent également lancer un appel aux pouvoirs publics pour le durcissement de la législation envers les auteurs d'actes pédophiles. Ils exigent même la mise en place d'une loi spécifique criminalisant la pédophilie. La marche n'est pas une fin en soi mais le début d'une mobilisation nationale pour faire face à ces agressions, précise ses promoteurs. « Nous voulons initier d'autres actions pour lutter contre la pédophilie. Nous allons lancer un débat national autour de cette problématique. Des rencontres auront lieu sur l'éducation, la prise en charge psychiatrique des délinquants sexuels, le rôle de l'autorité parentale et la prévention. Nous ambitionnons également de mettre en place une association dont l'objectif est de lutter contre la pédophilie », ajoute Rachid El Idrissi. Pour rappel, la petite fille Wiâm, âgée d'à peine 10 ans, a été agressée sexuellement et blessée de 22 coups de faucille par un homme âgé de 45 ans au douar Ouled Othman, à 60 km de Sidi Kacem. L'agresseur, marié et père de sept enfants, n'a épargné aucune partie du petit corps de la fillette. La victime a reçu des coups au niveau de l'un de ses yeux et risque de perdre la vue. Wiâm n'est pas complètement rétablie de son agression. Après avoir subi une première opération qui a duré 7 heures et nécessité plusieurs jours de soins intensifs, Wiâm devra être opérée une deuxième fois très prochainement pour soigner ses blessures, affirme Mohamed Chiguer, membre de la Commission administrative de l'AMDH (Association marocaine des droits humains). L'ONG craint que l'auteur du crime échappe à la justice. « Sa famille déclare qu'il est un malade mental. On tente de lui trouver une issue. Il est actuellement à l'hôpital Arrazi à Rabat. La justice a ordonné une expertise médicale », indique Mohamed Chiguer, qui insiste sur la mobilisation pour que justice soit faite. Pour mémoire, l'AMDH a déjà organisé une marche au douar de la victime. ◆