L'humanité d'une société ne se mesure pas simplement à sa capacité à réagir, mais davantage à sa capacité à anticiper et prévenir les dérapages. C'est-à-dire à organiser la vie paisible de ses membres à l'abri de la violence. Le sordide fait-divers impliquant un délinquant sexuel et une petite fille de 10 ans est à condamner avec la plus grande fermeté et son auteur devra faire face à la Justice sans possibilité de clémence. La marche organisée ce dimanche ne doit donc pas avoir pour but de réclamer des comptes à la barbarie de ces actes, mais plutôt à inciter les pouvoirs publics, le système scolaire et l'ensemble du tissu social à prendre le temps de comprendre comment un tel crime a pu se produire et comment, à l'avenir, empêcher qu'il puisse se renouveler. Parmi les priorités, celle du respect d'autrui est fondamentale. Ceux qui se dédouanent en rejetant la faute sur les victimes, accusées d'attiser la concupiscence de mâles incontrôlables, ne réalisent pas la responsabilité morale de leurs assertions. Tant bien même qu'une personne se promènerait entièrement nue, cela ne devrait pas en faire une proie pour des prédateurs aux aguets. Preuve en est l'attaque subie par Wiâm, petite fille pré-pubère, dans un cadre des plus tristement banals. C'est pour ces raisons que la loi doit en finir une fois pour toute avec l'hypocrisie de notre société et qu'elle doit s'aligner sur la réalité, en nommant un coupable un coupable sans lui offrir la batterie d'échappatoires qui défraient la chronique à chaque viol ou agression à caractère sexuel. Si nul n'est censé ignorer la loi et si la loi est bonne, c'est la dimension pédagogique qui fait défaut. Que l'on se réclame de la loi des Hommes ou de celle de Dieu, les agressions ne peuvent trouver aucune justification acceptable. C'est donc du côté de l'ignorance qu'il faut regarder et combattre avec force et constance les comportements bestiaux qui méconnaissent les règles de vie en société.