L'UMT fête ses 58 ans d'existence et de militantisme pour les droits de la classe ouvrière. L'occasion pour la plus vieille centrale syndicale de dresser le bilan de son action sur le terrain, de débattre de l'organisation interne du syndicat et d'examiner la situation socio-économique de la classe ouvrière. Dans un communiqué, le secrétariat national de l'UMT se félicite d'abord du travail accompli durant ces décennies. L'UMT se félicite également de sa position par rapport à toutes les questions notamment celles concernant la retraite et la caisse de compensation. La centrale syndicale dénonce par ailleurs « la répression » et « l'atteinte aux libertés syndicales ». A ce sujet, l'UMT annonce une campagne nationale d'un mois dans toutes les régions pour protester contre ces violations des libertés syndicales et pour revendiquer la « suppression de l'article 288 du code pénal », qui, selon l'UMT, porte atteinte à la liberté de grève ». Cet article prévoit des peines d'emprisonnement allant d'un mois à cinq ans pour toute atteinte à la liberté du travail sans toutefois expliquer cela d'une manière claire. Le flou qui plane sur cet article profite aux entreprises qui l'utilisent pour mettre fin à la grève. L'organisation syndicale dénonce également la non application de l'accord signé le 26 avril 2011. « Le Gouvernement n'a pas honoré ses engagements pris en 2011 lors du dialogue social », déplore l'UMT. Par ailleurs, ce cinquante huitième anniversaire de la centrale intervient dans un contexte marqué par des remous internes. Khadija Rhamiri, Abdelhamid Amine et Abderrazzak Drissi, écartés du Secrétariat national, suite à une décision du secrétaire général de l'UMT Miloud Moukhariq, crient toujours au complot. Pour rappel, il ne s'agit pas des premiers remous de la centrale syndicale. Celle-ci a connu des conflits internes qui ont abouti à des scissions. La première scission avait eu lieu en 1960 donnant naissance à une nouvelle organisation syndicale baptisée l'UGTM (Union Générale des travailleurs du Maroc), qui est devenu le bras syndical du parti de l'Istiqlal. L'UMT connaîtra une deuxième scission en 1978 débouchant sur la création de la Confédération démocratique du travail (CDT) menée par Noubair Amaoui.