Après plusieurs mois de procès, le verdict d'un procès politique fracassant a été rendu. FeuFqih Basri, Moumen Diouri et Omar Benjelloun sont condamnés à mort. Mehdi Ben Barka et Cheikh El Arab sont condamnés à mort par contumace. Le Bâtonnier Abderrahmane El Youssefi bénéficie quant à lui d'une peine de prison avec sursis… Les militants de l'Union nationale des forces populaires (UNFP) étaient accusés de complot et tentative d'assassinat dirigée contre feu Hassan II. « Au procès qui s'ouvre le 22 novembre 1963 pour se terminer le 14 mars 1964, il y a 200 inculpés, dont 85 présents. Les vedettes sont le fquih Basri [un des fondateurs de l'UNFP, partisan de la lutte armée trois fois condamné à mort, exilé dès 1966 avant de rentrer au bercail au début des 90], Moumen Diouri, Omar Ben Jelloun [un des dirigeant de l'USFP, assassiné par les fascistes en 1978] et A.Youssfi [Premier ministre au gouvernement de Hassan II puis celui de Mohammed VI], présentés comme les cerveaux de la conjuration » (‘‘Héros sans gloire'' Mehdi Bennouna). N'oublions pas que c'est en « avortant cette tentative d'assassinat du monarque » que Mohamed Oufkir est devenu ministre de l'Intérieur en 1964. Les historiens affirment qu'à partir du complot manqué de 1963, Oufkir organisera une sévère répression contre l'opposition marocaine, dont l'UNFP du progressiste Mehdi Ben Barka. Une année après la fin du premier procès politique d'envergure, en 1965, Oufkir est impliqué dans l'assassinat du même Ben Barka, en France, où il sera condamné à perpétuité par contumace.