Le Maroc commémore samedi le 46e anniversaire de la disparition de Mehdi Ben Barka. Les circonstances de la disparition de l'ancien leader tiers-mondiste restent toujours à élucider. La gauche marocaine pleure toujours la disparition d'un de ses illustres fondateurs, 46 ans après son enlèvement devant la brasserie Lipp, à Paris. À l'époque en exil forcé, après avoir été condamné à mort par contumace, lors du fameux procès des « comploteurs », le leader tiers-mondiste se donnait comme mission de porter le flambeau de l'antiimpérialisme dans les quatre coins de la planète. Alors qu'il s'apprêtait à animer une conférence de la tri-continentale à Alger, Ben Barka fut enlevé par des policiers français et, depuis, aucune nouvelle. Cette disparition a d'ailleurs mis les relations franco-marocaines à rude épreuve, jusqu'à l'arrivée de Valéry Giscard d'Estaing, grand ami de Hassan II. Plusieurs hypothèses ont émergé depuis la disparition du leader socialiste, entre la dissolution de son corps dans une cuve d'acide ou encore son assassinat dans une des forêts de la banlieue parisienne, le mystère reste entier. Hassan II a, lui, toujours nié toute implication dans le rapt, dans son livre « La mémoire d'un roi », il est allé jusqu'à jurer ne pas l'avoir tué. Un lourd héritage Hassan II, Oufkir, Dlimi, la CIA, ou encore le Mossad. Tous ont été pointés du doigt, mais aucune preuve n'a été donnée jusqu'au jour d'aujourd'hui. D'ailleurs, l'un des reproches que les défenseurs des droits de l'Homme font à l'IER, est de ne pas avoir élucidé ce grand mystère. Malgré toutes ces interrogations, ce dont on est sûr c'est que l'œuvre de Ben Barka dans l'édification du Maroc postcolonial est considérable. Il a été nommé par feu Mohammed V président du premier Parlement marocain, il a ensuite participé à la fondation de l'UNFP, ce qui a conduit à la démission du gouvernement Abdellah Ibrahim. L'arrivée de Hassan II au pouvoir a sonné le glas de l'activité politique interne de Ben Barka, ce qui l'a contraint à continuer sa lutte, mais à l'étranger cette fois.