(Suite de la page Une) …Le chef du gouvernement veut à la fois contenter les islamistes de l'UNTM et éviter une nouvelle crise au sein de sa majorité. Or, selon une première mouture de ce projet de décret, le Premier ministre a réservé 8 sièges à l'UMT, 6 à la CDT, 4 à l'UGTM, autant a la FDT et deux à l'UNTM. Une répartition qui est loin de plaire aux centrales syndicales. «Il est clair que ce partage a été fait en notre défaveur. Des sièges qui nous reviennent de droit ont été accordés à l'UNTM. Et nous n'allons pas nous laisser faire», s'insurge Abdelhamid Fatihi SG-adjoint de la FDT. Une première contre-attaque a été organisée au sein même du gouvernement. Une source nous a confié que Jamal Rhmani et Saâd Alami ont pris la défense des centrales proches de leurs partis respectifs. Ce désaccord a contraint Abbas El Fassi à reporter l'examen du projet de décret et revoir sa copie. «Nous n'avons pas encore été informés de la mouture finale du nouveau texte, mais notre décision est prise : nous n'allons pas accepter moins de cinq sièges», confie Abdelhamid Fatihi, également président du groupe parlementaire à la 2e Chambre. Concrètement, la FDT, qui s'active sur ce dossier en concert avec l'UGTM de Hamid Chabat, attend la décision que le gouvernement prendra, ce jeudi, à l'issue de son conseil. En cas de déception, les deux centrales saisiront le conseil constitutionnel. «La loi est on ne peut plus claire. Seuls les syndicats les plus représentatifs siègent au sein du CSE. Mohamed Yatime : «Le CES doit s'ouvrir à toutes les sensibilités syndicales et l'UNTM est présente politiquement et sur le terrain». Et selon le Code de travail, il faut un seuil de 6% des voix lors des élections professionnelles pour qu'un syndicat soit considéré comme représentatif», explique le responsable de la FDT. Et lors des dernières élections l'UNTM n'a recueilli que 4,5% des voix (contre 6,7% pour l'UGTM, 7,6% pour la FDT, 11% pour la CDT et 13% pour l'UMT). Le premier intéressé, l'UNTM, n'est pas de cet avis. «Le seuil de 6% n'est pas le seul critère de représentativité. Il faut compter également, entre autres, la force contractuelle. Cela étant, nous avons déjà contesté les résultas des élections professionnelles de mai. Pour nous, seuls les résultats du renouvellement du tiers sortant de la 2e Chambre (octobre 2009) sont les plus fiables. Et avec 18% des voix, nous avons été classés au même niveau que les syndicats qui contestent aujourd'hui notre représentativité», affirme Mohamed Yatime, SG de l'UNTM. «On ne peut pas nous écarter alors que nous sommes déjà partenaires du dialogue social. Nous sommes représentatifs aussi bien politiquement que sur le terrain», ajoute-t-il. La FDT, elle, se montre par ailleurs confiante quand à l'issue (en sa faveur) d'un éventuel recours devant le Conseil constitutionnel. Ce dernier s'était déjà prononcé pour l'inconstitutionnalité de certaines parties de cette loi.