La situation en Egypte est toujours tendue depuis plusieurs jours après les affrontements à Port-Saïd qui ont fait plus d'une trentaine de morts ce week-end. Le président égyptien Mohamed Morsi a renouvelé lundi son invitation à dialoguer avec le principal bloc d'opposition du pays, qui avait refusé une première invitation à une réunion organisée lundi, a rapporté, hier, le quotidien officiel Ahram sur son site internet. « Je suis prêt à communiquer, à titre personnel, avec les dirigeants et membres du Front du salut national (FSN), et à les réinviter à un dialogue », a déclaré le président lors de la réunion de lundi, dont le FSN était absent, qui a duré quatre heures. « Le FSN avait refusé l'appel au dialogue du président car le dialogue en question ne prenait pas en compte les principales revendications sur la formation d'un gouvernement d'unité nationale et la modification de la Constitution », a déclaré le principal bloc d'opposition lors d'une conférence de presse. Dans le cadre du dialogue national que veut initier Mohamed Morsi, un comité politique chargé d'étudier et de préparer le document sur la nouvelle Constitution controversée sera formé. Le risque de l'effondrement de l'Etat Quatre autres comités chargés respectivement des affaires politiques, économiques, médiatiques et sécuritaires seront également créés. Hier, le gouvernement a mis en garde contre le risque d'effondrement de l'Etat si la crise se poursuivait. « La poursuite du conflit entre les forces politiques et leurs divergences sur la gestion du pays pourraient conduire à un effondrement de l'Etat et menacer les générations futures », a déclaré le ministre égyptien de la Défense, le général Abdel Fattah al-Sissi. Selon lui, les défis et les problèmes politiques, économiques, sociaux et de sécurité auxquels est confrontée actuellement l'Egypte constituent une menace réelle pour la sécurité et la stabilité de l'Etat. « Si les forces politiques n'agissent pas pour régler la crise, celle-ci pourrait conduire à de graves répercussions », a-t-il tenu à souligner. Abdel Fattah al-Sissi a en outre souligné que les tentatives de porter atteinte à la stabilité des institutions de l'Etat constituent une chose dangereuse qui nuit à la sécurité nationale et à l'avenir du pays. « L'armée restera forte et soudée et restera le pilier des fondements de l'Etat. C'est l'armée de tous les Egyptiens de toutes confessions et ethnies confondues », a-t-il déclaré le ministre.