La rose fera encore couler beaucoup d'encre. Après la tempête qui a éclaté suite à l'élection de Driss Lachgar à la tête de l'USFP, c'est le second round du congrès national qui alimente la polémique. L'élection des membres de la commission administrative, le week-end dernier, a semé un autre vent d'agitation au sein du parti où l'hémorragie se poursuit. Des militants connus et reconnus, dont le candidat déchu à l'élection au poste de Premier secrétaire Fathallah Oualalou, ainsi que Latifa Jbabdi, Mohamed El Yazghi, Mohamed Achaâri ou encore Larbi Ajjoul ont tous boycotté le « Parlement de l'USFP ». Quant aux élus, ils ne s'accordent pas tous avec Driss Lachgar lorsqu'il déclare aux médias que les élections se sont Déroulées sans problème. Un report obligé Alors que les résultats des élections devaient être dévoilés dimanche matin au plus tard, un report a été décidé. Le manque de transparence signalé à Abdelouahed Radi concernant l'opération du tri des votes en est la raison. Selon des sources sûres au sein du parti, « plusieurs irrégularités flagrantes » se sont révélées par l'ajout de noms de candidats aux bulletins de vote. Appelés à désigner entre 50 et 85 candidats sur la liste générale nationale, les électeurs n'ayant pas dépassé le seuil réglementaire auraient permis à certains encadrants de l'opération du tri d'ajouter des noms. Le tri se serait ainsi transformé en « votes supplémentaires », multipliant les chances des uns contre les autres. Ce qui a provoqué des contestations et imposé la tenue d'une réunion d'urgence dès que Radi a été alerté. Après s'être assuré de la faille, Radi a estimé nécessaire de remettre les pendules à zéro pour reprendre l'opération depuis le début. « Mais plusieurs bureaux étaient déjà fermés. Ceux qui ne l'étaient pas, notamment de Marrakech, Rabat-Salé, Casablanca et Chaouia Ouardigha ont dû reprendre le tri », témoigne ce militant. Toutefois, sur les 16 régions, seules 4 ou 5 ont été concernées par cet exercice et les procès verbaux habituels à l'issu de cette opération n'ont pas été dressés, d'après notre source. Zaïdi, une nouvelle sortie Arrivé 18e sur la liste des membres de la commission administrative de l'USFP, Ahmed Zaïdi fait désormais partie du « Parlement » de son organisation, mais il continue à faire du respect de la transparence une condition sine qua non pour l'avenir de son parti. N'ayant pas hésité à le signaler à l'issu du premier round, il compte à nouveau se faire entendre. A travers les médias et portails d'information électronique, il a dénoncé des irrégularités ayant entaché la première et deuxième étape du congrès national sans plus de détails. Comme il a été le cas, à l'annonce des résultats des élections du Premier secrétaire ayant favorisé Lachgar et écarté son concurrent Zaïdi, ce dernier n'a pas souhaité s'exprimer plus, préférant patienter quelques jours avant de réagir. Et cette réaction, Zaïdi en décidera en commun accord avec les membres de son groupe, à l'occasion d'une réunion élargie, mais à huis-clos, ce jeudi à Casablanca. Plusieurs députés du groupe parlementaire du parti que préside Zaïdi seront au rendez-vous, notamment Ahmed Réda Chami, Mohamed Ameur et Abdelali Doumou, ainsi que d'autres élus de Rabat et de Casablanca, entre autres. Menace de boycott En attendant que cette réunion aboutisse à des décisions, Zaïdi insiste encore sur sa conviction de ne jamais saisir la justice. Pour lui, l'important, c'est de veiller sur le respect des principes et leur exercice dans la transparence. Pour cela, il se montre prêt à militer corps et âme quitte à boycotter l'entrée au bureau politique s'il le faut. L'alternative se présente comme étant un choix unique à Zaïdi et aux membres de son groupe pour qui le militantisme risque de devenir le signe d'une fidélité ni plus ni moins à la rose.