Après l'élection de Driss Lachguar premier secrétaire du parti de l'USFP, les travaux du 9ème congrès s'achèvent avec l'élection, samedi 12 janvier à Salé, des 300 membres de la commission administrative, parlement du parti. Mais à l'heure où nous mettions sous presse, lundi 14 janvier à midi, l'annonce des résultats officiels de ce scrutin n'avait toujours pas eu lieu. Prévue dimanche matin puis reportée lundi, cette annonce est attendue impatiemment par les 1.700 congressistes du parti de la rose qui s'étaient déplacés en nombre au complexe Moulay Rachid de Maâmora à Salé le jour du scrutin. L'opération de vote avait démarré samedi 12 janvier à 10h pour prendre fin vers 17h. Pour sa part, le tri devait durer tout au long de la nuit du samedi à dimanche, mais il s'est poursuivi tard dimanche. Et non sans des irrégularités qui risquent encore une fois de porter préjudice à la légitimité de la nouvelle direction du parti. En effet, selon plusieurs sources concordantes, des bureaux de vote, notamment ceux dédiés aux régions de Marrakech et de Rabat, ont été pointés du doigt et ont vu leur résultat contesté à trois reprises, ce qui a imposé à chaque fois la réorganisation des élections. C'est ce qu'a confirmé Mohamed Tarek, militant USFP : «Pendant que j'inspectais les bureaux de vote répartis selon les 16 régions, je me suis arrêté dimanche vers 19h à celui consacré à la région Rabat-Salé-Zemmour-Zaër. J'ai alors surpris en flagrant délit des candidats en train de trafiquer les résultats en y ajoutant des noms qu'ils cochaient dans la liste nationale des membres de la commission administrative». Et de s'indigner : «Nous entendions parler de rumeurs de fraude, mais là j'avais tout vu de mes propres yeux». L'alerte donnée, poursuit M. Tarek, Abdelouahed Radi, président du congrès, s'est dépêché sur les lieux, accompagné des membres du bureau politique. Selon M. Tarek, «il y a une volonté manifeste, parce que ce cas n'est pas isolé, de diriger le cours des choses afin que la composition de la commission administrative soit dominée par des profils de simples suiveurs et non pas de vrais militants». Mais pour Abdelhamid Jmahri, membre du bureau politique, si des irrégularités ont pu être enregistrées, elles restent limitées dans le temps et l'espace, et elles n'ont pas été faites par volonté de nuire à quiconque. La preuve, dans le cas révélé par Mohamed Tarek, la présidence du congrès et les membres du bureau politique ont répondu illico presto à l'alerte, et ont pris toutes les mesures nécessaires. «Nous sommes même allés plus loin en sanctionnant tous les fauteurs de troubles. Ainsi la direction du congrès a réglé ces cas avec responsabilité et dans l'apaisement», souligne M. Jmahri, insistant sur le fait que ces comportements restent marginaux et n'auront aucune influence sur les résultats finaux. Pour rappel, 900 congressistes se sont portés candidats à la commission administrative de l'USFP. Cette commission à laquelle revient l'élection du nouveau bureau politique de l'USFP est composée de 300 membres, 150 élus au niveau régional et 150 autres au niveau national et avec un quota réservé aux femmes et aux jeunes. Pas d'accord autour de la commission Jeudi dernier, lors d'une réunion entre le nouveau premier secrétaire de l'USFP et Ahmed Zaidi candidat malheureux dans la course au premier secrétariat, un accord était sur le point d'être passé. Cet accord autour de la composition de la commission administrative et qui définissait une répartition en vertu du taux des résultats du deuxième tour des élections au premier secrétariat. Pour rappel, Driss Lachguar était arrivé en tête avec 543 voix, alors que Zaidi avait obtenu 443 voix, selon des résultats du scrutin qui s'est déroulé, dimanche 15 décembre à Bouznika, à l'occasion du 9e congrès national du parti. Par ailleurs, entachés de quelques irrégularités, les résultats des élections de la commission administrative risquent d'être contestés par le camp Zaidi. Et ce à l'instar des résultats de l'élection du deuxième tour. Zaidi avait affirmé devant les médias que des parties externes au parti avaient fait pression sur les militants de l'USFP pour orienter leurs votes en faveur de son concurrent. Mais les partisans du nouveau premier secrétaire remettent en cause la véracité de ces informations.