Après trois jours de congrès tenus «sous haute tension», la direction de l'USFP a porté un nouveau visage. Driss Lachguar a été élu, dimanche, à la tête du parti de la rose à l'issue des travaux de son 9e congrès national par 848 voix, contre 650 pour son rival Ahmed Zaidi. Aujourd'hui donc, malgré la déception de quelques-uns, notamment Ali Bouabid, qui s'est retiré du parti dès l'annonce des résultats, les usfpéistes semblent accepter le verdict des urnes et se veulent tournés vers l'avenir. «C'est la démocratie qui a triomphé en premier lieu, en dépit des craintes et appréhensions qui ont précédé ce 9ème congrès», a déclaré à ALM Abdelhamid Jmahri, membre du bureau politique sortant. Et lors de son allocution, le nouveau premier secrétaire s'est dit «engagé en faveur d'une gestion collégiale» du parti. «L'USFP a besoin de toutes ses composantes et compétences», a-t-il déclaré à la presse après son élection, assurant prôner une démarche fondée sur la gestion collective dans son acception moderne. Cette approche est «la seule à même de permettre au parti de retrouver son rayonnement et de consolider le projet démocratique, socialiste et moderniste qu'il porte», a estimé M. Lachguar. La tâche s'annonce lourde pour la nouvelle direction. L'image du parti n'est pas très reluisante. L'USFP porte sur ses épaules l'usure du pouvoir depuis sa participation de 1998 à 2011 aux différents gouvernements. Le parti est déconnecté de la société, doit retrouver sa popularité, et redonner toute leur place aux jeunes et aux femmes. Ainsi ses bases ne sont plus comme avant ancrées dans la classe des travailleurs, les intellectuels aussi l'ont déserté. «Ce sont les douze travaux d'Hercule qui attendent la nouvelle direction», explique M. Jmahri, ajoutant dans ce sens que «l'USFP doit se positionner de façon rationnelle et combative pour réussir à retrouver sa force, son unité et aller de l'avant pour avoir le leadership de l'opposition». Et les traits de la refonte de l'USFP aux niveaux organisationnel et idéologique, l'une des principales priorités du parti de la rose, se dessineront avec le reste des prochaines échéances internes du parti. Il s'agit de l'élection de la commission administrative composée de 300 membres et de l'élection du bureau politique -une trentaine de membres - qui devront se faire dans deux semaines. Pour rappel, Driss Lachguar a été élu à la tête du parti au terme du second tour de l'élection qui s'est déroulée dans le cadre du 9e congrès national du parti (du 14 au 16 décembre). Cette élection s'est tenue en deux tours, le deuxième ayant mis aux prises MM. Lachguar et Zaidi après l'élimination de Fathallah Oualalou et Habib El Malki au premier tour. Le taux de participation au 1er tour a atteint 93,89%, a annoncé, dimanche à Bouznika, le président du 9e congrès national du parti, Abdelouahed Radi. Sur les 1.721 congressistes, 1.616 ont participé au vote, soit un pourcentage de 93,89%, a précisé M. Radi lors de l'annonce officielle des résultats du premier tour, faisant savoir que 19 bulletins ont été annulés. Bio express Driss Lachguar, élu dimanche premier secrétaire de l'Union socialiste des forces populaires (USFP) après un long parcours au sein du parti de la rose, est né en 1954 à Rabat. • Militant de l'Union nationale des forces populaires depuis 1970 puis de l'USFP depuis sa création en 1975. • Responsable national de la Jeunesse socialiste de 1975 à 1983. • Avocat au barreau de Rabat depuis 1982. • Député de Rabat en 1993, 1997, 2002 et 2011. • Président du groupe socialiste au sein de la Chambre des représentants de 1999 à 2007. • Membre du bureau politique de l'USFP depuis 2001. • Membre au conseil de la ville de Rabat pour l'arrondissement de Souissi en 2003. • Ministre chargé des relations avec le Parlement entre janvier 2010 et janvier 2012.