Les Usfpéistes éliront les membres de leur commission administrative le 12 janvier prochain. Dans les coulisses, les tractations se poursuivent entre les différents courants au sein du parti. On évoque déjà des accords passés entre le nouveau premier secrétaire et ses soutiens lors du congrès. Bref, le parti vit toujours au rythme du congrès. La tâche de la nouvelle direction s'annonce cependant très délicate. Au lendemain de la publication des résultats de l'élection du premier secrétaire, plusieurs cadres du parti ont manifesté leur mécontentement. Entre les démissions qui s'enchaînent et les déclarations qui se multiplient, la tension au sein du parti de la rose atteint son comble. La dernière sortie médiatique de Ahmed Zaidi, candidat malheureux dans la course au poste de premier secrétaire, sonne comme une nouvelle confrontation entre deux clans au sein de la maison «ittihadie». Zaidi a affirmé devant les médias que des parties externes au parti ont fait pression sur les militants de l'USFP pour orienter leurs votes en faveur de son concurrent. Mais les partisans du nouveau premier secrétaire remettent en cause la véracité de ces informations. «La déclaration de M. Zaidi est contradictoire. Il affirme qu'il y a eu des pressions sur les congressistes sans présenter des preuves tangibles. Il crie au scandale et assure au même moment qu'il restera au parti. Le nouveau premier secrétaire a obtenu la confiance de plus de 800 congressistes. Il faut juste accepter la victoire de son concurrent et accepter sa défaite», explique un membre du conseil national sortant. S'agissant de la situation actuelle au sein du groupe parlementaire qui serait divisé entre Zaidi et Lachguar, le camp de ce dernier minimise les risques. «Le groupe parlementaire du parti n'appartient à personne. Il représente le parti dans une institution constitutionnelle. Si quelques-uns décident de quitter le groupe, cela n'aura aucun impact important sur le rôle joué par l'USFP au Parlement, puisque le parti a déjà fonctionné avec 10 et 8 parlementaires seulement», explique la même source. A mesure que la date pour l'élection des membres de la commission administrative approchera, la tension montera d'un cran. Déjà, la situation actuelle tient en haleine l'opinion publique et les observateurs de la scène politique et partisane. Selon le politologue Ahmed Bouz, la situation que connaît le parti de la rose est un peu paradoxale. «D'un côté, le 9e congrès a été marqué par une véritable concurrence entre les candidats, un respect strict de l'agenda, l'USFP tient régulièrement ses congrès, soit tous les quatre ans. De l'autre côté, le débat sur un projet politique et l'identité du parti a été absent. Le 9ème congrès avait exclusivement pour objet d'élire le premier secrétaire du parti. Il n'y a pas eu de réunion des commissions et de débat sur des questions définies et auxquelles il était tenu de répondre, notamment autour de la forme d'opposition qu'il doit adopter, étant donné qu'il s'était positionné dans la majorité depuis plus d'une décennie», explique-t-il. Et de conclure: «Tous ces éléments auront un impact sur l'image du parti et ses orientations. Alors que le capital du parti est justement son image auprès de l'opinion publique, étant donné que l'USFP a toujours été connu pour ses valeurs, le foisonnement du débat politique, intellectuel et idéologique et non pour des questions purement organisationnelles comme ça été le cas lors du dernier congrès».n