Au lendemain de l'élection de Driss Lachgar à la tête de l'USFP, les prémices d'une tempête au sein du parti se font sentir. Ahmed Zaïdi déclare au Soir échos qu'il aura « un mot à dire très bientôt ». Driss Lachgar entouré par les militants du parti de la Rose après l'annonce de sa victoire, dimanche à Bouznika. Aucune communication, ce lundi matin. Les cadres du parti de la Rose semblent être en conclave, après l'élection, dimanche 16 décembre, de Driss Lachgar à la tête de l'USFP. La rose n'est pas sans épines et le nouveau Premier secrétaire en est conscient. Alors pour éviter la bataille des clans qui a augmenté la fièvre du 9e congrès national du parti, c'est pour le report de l'élection de la commission administrative qu'il opte. Commission administrative reportée Prévue tout de suite après l'élection du successeur de Abdelouahed Radi, cette commission devait élire ses membres, au nombre de 300, pour accomplir une mission déterminante : constituer le nouveau bureau politique dans une vingtaine de jours. Selon des sources sûres au sein du parti, ce report risque de dépasser les deux semaines comme l'ont annoncé certains médias électroniques. « Les enjeux sont aussi importants que décisifs pour l'avenir de l'USFP. Ce report durera beaucoup plus longtemps, jusqu'à ce que Lachgar arrive à décrocher un consensus », estime cette source. La décision du report trouve également sa légitimé dans le départ de plusieurs cadres influents du parti après l'annonce des résultats de l'élection du Premier secrétaire, vers 19h. En leur absence, organiser l'élection de la commission administrative, qui représente le Parlement de l'USFP, les aurait condamnés à ne pas être représentés dans le prochain bureau politique. « Il est nécessaire d'assurer la participation et la représentation de toutes les composantes de l'USFP. C'est d'ailleurs de cela dont dépend le succès de ce congrès », insiste le député du parti Abdelaziz El Aboudi, pour qui au-delà de l'élection, c'est le défi de la réunification des militants et la réconciliation avec les citoyens que relève ce congrès. Dès l'annonce de son élection, Lachgar a tendu sa main à tous les USFPéistes, alliés et rivaux, les appelant à un pacte d'union pour repositionner le parti dans l'échiquier politique. « L'USFP a besoin de toutes ses composantes et compétences », a-t-il affirmé, soulignant sa volonté de faire du parti le porte-voix de tous les socialistes par le biais d'une « gestion collégiale » et des décisions « consensuelles ». Lachgar ne compte pas trahir son premier engagement envers l'USFP et devra pour cela s'armer de patience et puiser dans son talent de persuasion pour décrocher cette union si sacrée. La sortie attendue de Zaïdi Il faudra surtout au nouveau Premier secrétaire convaincre les alliés de son rival Ahmed Zaïdi, président du groupe de l'USFP à la Chambre des représentants. Après avoir accédé au premier tour des élections pour le poste de Premier secrétaire du parti, Zaïdi n'a récolté, au deuxième tour, que 650 voix contre une confortable majorité pour Lachgar qui a décroché 848 voix. A l'annonce du résultat final, Zaïdi a préféré ne donner aucune déclaration aux médias se contentant de leur répéter : « Pas de commentaire ! ». Au Soir échos, Zaïdi précise, toutefois, qu'il aura « un mot à dire très bientôt » sans plus de détails. L'on s'attend, donc, à une sortie médiatique dans laquelle le président du groupe parlementaire s'exprimera officiellement sur cette élection et plus précisément sur la bataille des alliances qui l'a précédée et contrôlé la boussole des voix. Et sur ce point précis, des sources sûres auprès des congressistes affirment que Lahbib El Malki, éliminé au premier tour, a joué un rôle déterminant dans l'élection de Lachgar en lui assurant son soutien, mais aussi en appelant les congressistes à voter pour lui. Et ce, en contre-partie, d'après un site d'information électronique, d'une présence prédominante au sein de la commission administrative dont Lahbib El Malki pourrait prendre les commandes. Contacté à plusieurs reprises pour vérification, El Malki est resté injoignable. « Une véritable opposition » C'est dans une déclaration à la deuxième chaîne que Driss Lachgar a précisé que son parti restera dans le rang que lui ont conféré les élections de 2011 : l'opposition. L'une de ses priorités, ajoute-t-il, sera d'améliorer ce rôle pour dépasser celui du « perturbateur » à celui d'« une vraie opposition » en utilisant, pour cela, les supports médiatiques du parti et le bagage culturel de ses membres sans oublier la responsabilité du parti au sein de la société. « Notre opposition devra pénétrer au cœur du mouvement populaire pour accomplir son devoir pour poursuivre la modernisation et la démocratisation de notre pays », indique-t-il. Lachgar aime à répéter que son élection n'est pas une victoire personnelle mais celle du parti de la Rose et qu'il n'y a ni perdant, ni gagnant puisque le but de tous reste unanime. « De gros efforts ont été consentis et nous appelons à ce qu'ils se poursuivent jusqu'à ce que l'organe central soit élu », estime-t-il. Le chemin de la renaissance de l'USFP ne fait que commencer. * Tweet * * VN:F [1.9.21_1169] please wait… Rating: 0.0/5 (0 votes cast) VN:F [1.9.21_1169] Rating: 0 (from 0 votes)