Dimanche dernier, Ahmed Zaïdi a préféré le silence aux déclarations, à l'annonce du résultat de l'élection qui l'a opposé à Driss Lachgar au poste de Premier secrétaire de l'USFP. Aujourd'hui, il affirme que la transparence de l'opération a cédé la place aux pressions externes. Ahmed Zaïdi affirme que la transparence a été sans conteste le parent pauvre de l'opération de vote lors du 9e congrès du parti de la Rose. Calme, comme à son habitude, Ahmed Zaïdi a décidé, hier, de sortir de son silence. « Je me suis refusé à tout commentaire en promettant une réaction qui ne devait pas tarder. Je ne voulais pas m'exprimer tout de suite après les résultats pour que ma position ne soit pas qualifiée de réaction électoraliste », déclare-t-il. Il s'est alors accordé du recul et de la réflexion avant de livrer son constat sur le déroulement des élections au poste de Premier secrétaire de l'USFP et plus précisément sur le second tour qui l'a opposé à Driss Lachgar. Transparence peu transparente « J'ai la certitude qu'il y a eu des violations internes et des pressions externes au cours de la préparation et du déroulement de l'élection », affirme-t-il, dévoilant sa déception, mais aussi celle de ses alliés. « Nous nous sommes inscrits dans la bataille de la candidature dans l'espoir que l'USFP puisse, au moyen de son 9e congrès, connaître un nouveau lancement tant attendu par ses militants et par l'opinion publique », reconnait-il. Mais cet « espoir » a abouti à une surprise dont Zaïdi et ses alliés se seraient passés volontiers. « Des dysfonctionnements d'organisation sur plusieurs niveaux ont eu un impact négatif sur le déroulement normal des travaux du congrès », soutient-il, précisant que c'est au deuxième tour que la situation s'est réellement amplifiée par des interventions externes. « Elles se sont traduites par de fortes pressions sur les congressistes qu'on appelait à voter pour une seule partie, mon concurrent », s'indigne Zaïdi, pour qui la transparence a été sans conteste le parent pauvre de l'opération de vote. « Ce qui s'est passé est, à mon sens, inacceptable ! Il l'est également pour les Ittihadis, hommes et femmes, qui ont milité à mes côtés dans le cadre de la campagne électorale avec pour seul slogan : l'indépendance de la décision suprême du parti », ajoute-t-il. Zaïdi s'est contenté de soumettre ses remarques au président du congrès, Abdelouahed Radi, avant l'achèvement de l'opération, vers 16h30. Plusieurs heures avant les résultats officiels, le destin des urnes était déjà scellé, à en croire des congressistes, pour qui Lachgar était le vainqueur incontestable. Selon des sources sûres au sein du parti de la Rose, les électeurs de plusieurs régions, dont Guelmim et Berkane, ont fait le déplacement pour voter uniquement pour Lachgar. L'issue du deuxième tour a soulevé une tempête au sein de l'USFP dont certaines figures de proue comme Ali Bouabid, Mohamed Achâari ou encore Mohamed Lahbabi ont choisi de démissionner. Zaïdi, lui, ne compte pas suivre leur exemple. « Je ne vais pas démissionner de l'USFP ni agir dans le cadre d'une quelconque action de scission », insiste-t-il, soulignant qu'aujourd'hui, il revendique la rupture définitive avec certaines pratiques portant atteinte à l'indépendance décisionnelle du parti. Une revendication qui relève, pour Zaïdi, « du principe moral ». L'avenir, ultime chance « Je ne regrette pas d'avoir vécu cette expérience, elle a ouvert une nouvelle voie aux militants de mon parti », estime-t-il, préférant diriger ses pensées désormais vers l'avenir. « Je suis convaincu que la force de l'USFP et sa position dans l'échiquier politique et social résident dans son indépendance, l'union et la solidarité de ses composantes. L'avenir impose à chacun des éléments du parti plus de mobilisation et de moyens afin qu'il le reste pour toujours », pense-t-il. L'avenir dépendra aussi de la constitution de la commission administrative ayant été reportée, après l'élection du dimanche à une date ultérieure. Elle devra, d'après les observateurs, « panser les plaies » et « corriger les erreurs » de la première phase du congrès. Les principaux organes dirigeants du parti, notamment son bureau politique et son conseil national, devront se constituer dans un cadre consensuel afin que le spectre de la fracture ne devienne pas réel. L'ombre d'une association des opposants aux résultats de l'élection planerait, à en croire certains. Ce qui, pour l'USFP, ne laisse aucun doute sur l'urgence de redonner confiance aux mécontents. Ahmed Zaïdi, lui, y croit. Il a laissé son scepticisme de côté, pour adopter l'optimisme. La Rose le vaut bien ! Zaïdi, Premier secrétaire-adjoint ? Ce n'est qu'une hypothèse. Ahmed Zaïdi n'a pas été approché par Driss Lachgar pour une éventuelle proposition de ce genre. « Mais je ne serai pas Premier secrétaire-adjoint », annonce-t-il d'avance. Zaïdi, président du groupe USFP à la Chambre des représentants, avoue qu'il continuera à militer au sein de son parti et de son équipe, mais sans pour autant le faire d'un poste de vice-Premier secrétaire. « Pour moi, l'expérience de la candidature a été bonne, d'autant que la concurrence a été très rude. J'estime avoir gagné par une action moderniste et nationale auprès de mon équipe et de mon parti ». * Tweet * * VN:F [1.9.21_1169] please wait… Rating: 0.0/5 (0 votes cast) VN:F [1.9.21_1169] Rating: 0 (from 0 votes)