Le concours d'assermentation des traducteurs a eu lieu le 21 octobre. Le Mouvement des jeunes traducteurs accuse l'Association des traducteurs agréés auprès des juridictions de vouloir monopoliser le secteur. Le concours d'assermentation des traducteurs se tiendra le 21 octobre. Le dernier concours avait eu lieu il y a sept ans. Un mouvement de lauréats de l'Ecole de traduction accuse l'association professionnelle de vouloir monopoliser le secteur. Deux concours en 10 ans « Le concours se déroulait annuellement jusqu'en 2002, date à laquelle l'association ( l'Association des traducteurs agréés auprès des juridictions, ndla) a été créée. Mais en près de 10 ans, le concours n'a été organisé que deux fois, en 2005 et cette année », indique Ahmed Echaqoury, coordonnateur du mouvement. Ahmed a obtenu son diplôme de l'Ecole supérieure roi Fahd de traduction en 2010. D'autres lauréats, diplômés entre 2006 et 2011, n'ont pu passer le concours d'assermentation que cette année. « Nombre d'entre eux travaillent avec des organisations internationales au Maroc », nous explique une lauréate de 2005. « Tout dépend des documents à traduire, l'assermentation n'est nécessaire que pour la traduction de documents officiels ». Interrogé par le Soir Echos au sujet de l'organisation du concours d'assermentation, Nourredine Saidi, président de l'Association des traducteurs agréés auprès des juridictions (ATAJ) déclare que « ce n'est pas à l'association d'expliquer cela. Nous sommes membres du comité d'organisation certes, mais c'est le ministère de la Justice qui organise le concours. De plus, la loi n'oblige pas à organiser ce concours annuellement. » Dans un communiqué, le Mouvement des jeunes traducteurs dénonce des infractions lors du dernier concours d'assermentation. Parmi elles, « l'absence de la commission de supervision du concours », « le retard du début du concours » et « l'interdiction en plein milieu du concours d'utiliser les dictionnaires ». Un des candidats raconte que cette interdiction a été décidée en plein milieu du concours par la commission, chose qui n'avait jamais été faite lors des concours précédents. Nourredine Saidi quant à lui soutient une autre version. « Près de la majorité des candidats n'avaient pas ramené leurs dictionnaires, ils ont donc exigé que leur utilisation soit interdite au reste du groupe. Le directeur de la commission en a informé les autres candidats et la décision leur est revenue ». Monopole du secteur ? Au-delà du concours, la distribution des postes par villes est un autre enjeu pour les jeunes traducteurs. « Cela n'existait pas avant la création de l'association ATAJ, les lauréats du concours avaient l'obligation d'exercer dans leur ville d'origine », indique Ahmed Echaqoury. La nouvelle distribution semble être la meilleure solution « si elle était appliquée » rétorque-t-il. Selon lui, l'association ne respecte pas le quota qu'elle délimite. Nourredine Saidi indique à ce sujet que « l'association se contente de faire des propositions mais [que] c'est le ministère qui a le dernier mot ». Pour Ahmed Echaqoury, l'enjeu est clair. L'association des traducteurs tente de « monopoliser le secteur ». « Cette association a peur de la concurrence et tente en amont de fausser le chemin à la nouvelle génération » dénonce-t-il. En réponse à cette accusation, le président d'ATAJ déclare : « Nous ne pouvons pas monopoliser un tel secteur. Notre association gère uniquement la traduction officielle et assermentée alors que le secteur est beaucoup plus vaste que cela. Il s'agit d'une fausse accusation et nous aimerions bien que ces personnes nous apportent des preuves concrètes ». * Tweet * *