Moins de deux heures ont suffi à proclamer Rachid Taoussi nouvel entraîneur de l'équipe nationale. Il devrait débuter ses fonctions aujourd'hui, lundi. « A l'unanimité, tous les membres fédéraux ont choisi Rachid Taoussi comme nouvel entraîneur national » a annoncé Karim Alem, le conseiller du président de la Fédération royale marocaine. Dans le tollé général, les journalistes ont eu du mal à entendre le nom du prochain sélectionneur national. Karim Alem, le conseiller du président de la Fédération royale marocaine, porte-parole pour l'occasion, est sorti en chemise et cravate, annoncer le verdict final à des journalistes survoltés. « A l'unanimité, tous les membres fédéraux ont choisi Rachid Taoussi comme nouvel entraîneur national » a annoncé Alem. La seule phrase audible, dans une ambiance de rage et de mépris… Le bureau fédéral était réuni depuis près de deux heures pour choisir le prochain sélectionneur national. Quatre noms étaient sur la table de Ali Fassi Fihri: Baddou Zaki, M'hamed Fakhir, Aziz El Amri et Rachid Taoussi. Baddou Zaki, étant le plus proche à reprendre les rênes de l'équipe nationale. Quelques journaux l'avaient même proclamé nouveau sélectionneur au cours de la semaine. Qu'est-ce qui a changé depuis lors ? Virage à 360° C'est une surprise certes mais le bureau fédéral avait sûrement ses raisons. Proclamer Rachid Taoussi n'est pas une mauvaise nouvelle en soi. L'entraîneur a déjà fait ses preuves que ce soit avec les FAR ou le MAS et a réussi à remporter trois coupes en un an. Trois consécrations dont deux au niveau continental: la Coupe de la CAF et la Supercoupe africaine. Il a également été champion d'Afrique avec l'équipe junior marocaine en 1997. Personne ne pourrait mettre en doute sa sincérité et son engagement. Mais pourquoi lui précisément? Le bureau fédéral avait entendu les quatre candidats et selon les sources, avait apprécié le projet de Taoussi. Zaki était une demande populaire, revenant à chaque débâcle de l'équipe nationale. Mais il aurait (d'après les rumeurs) accablé les membres fédéraux de demandes « trop sérieuses » contrairement à Taoussi qui, lui, n'avait pas trop insisté sur ses conditions de travail. Baddou Zaki aurait par ailleurs eu des bisbilles avec Nouredine Naybet, l'ancien capitaine des Lions de l'Atlas entre 2004 à 2006, des relations tendues avec Karim Alem, conseiller de Ali Fassi Fihri (le favori du grand public l'aurait même interdit de vestiaires à l'époque où il tenait les rênes de l'équipe nationale). L'entente n'était pas non plus optimale avec Abdelilah Akram, président du Wydad et de la commission chargée de choisir le coach du onze national. Jusqu'à preuve du contraire, ces éléments auraient joué en défaveur de Zaki. Si l'on en croit pourtant Karim Alem, la décision s'est prise dans une transparence totale. Les éléments cités faisant bloc contre Zaki, il ne restait que trois choix: Taoussi, Fakhir, et El Amri. Le Raja, entraîné par Fakhir, n'aurait pas accepté de laisser partir son entraîneur. Mohamed Boudrika, président du club a investi énormément pour le mettre sur les rails. Fakhir avait procédé aux recrutements nécessaires pour cette saison et avait mis en place un projet à long terme afin de faire du Raja un club mondial. Il était impossible de le laisser partir… El Amri avait gagné avec le Moghreb de Tétouan le titre du champion la saison passée. Les dirigeants du MAT voulaient certainement rééditer cet exploit avec lui. Pourquoi changer une équipe qui gagne? On recrute chez les FAR Il ne restait plus que le club des FAR. L'équipe militaire est au service du pays, ses dirigeants aussi. Ils n'auraient pas refusé un tel sacrifice, au grand dam des supporters. Ce ne serait pas la première fois que le bureau fédéral, viendrait piocher chez les FAR. En 2005, il avait fait la même chose en recrutant M'hamed Fakhir pour remplacer Philipe Troussier. Dans tous les cas Rachid Taoussi devra frapper fort lors du match contre le Mozambique, le 13 octobre prochain. * Tweet * *